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Les hypnotiques Electric Electric récidivent, branchement samedi

Le trio strasbourgeois Electric Electric présente samedi son troisième album au Molodoï à Strasbourg. Intitulé sobrement III, l’album accueille 8 titres de ce style perfectionné et unique que le groupe est parvenu à maîtriser, sorte de mélange entre un rock ultra-rythmé hypnotique et d’électro déstructurée. Conséquence de tous ces adjectifs mis bout à bout : leur magie est difficilement palpable sur disque, il faut les voir et se laisser happer.

Son

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Vincent Robert, Vincent Redel et Éric Bentz, trois perfectionnistes qui font de la musique comme d'autres alignent des équations. (Photo Pierre Lambla / Jimmy Cuquel / Doc remis)

Electric Electric, c’est d’abord du rythme, et encore un rythme imbriqué dans le premier, et encore un peu de rythme pour faire bonne mesure. Tout le talent des Strasbourgeois Éric Bentz (guitare, voix), Vincent Redel (batterie) et Vincent Robert (clavier, voix) réside dans leur capacité à sortir une mélodie, nerveuse, entêtante et racée, de ces imbrications successives.

Leurs deux premiers albums (Sad City Handclappers, en 2008, et Discipline, en 2012) collectionnent les morceaux écrits avec ces techniques, mais le rendu est difficile à transmettre sur disque. Il faut les avoir en face de soi, les voir s’échiner sur leurs instruments avec une extrême précision, pour que le cerveau comprenne ce qu’il est en train de se passer.

Vincent Robert, Vincent Redel et Éric Bentz, trois perfectionnistes qui font de la musique comme d'autres alignent des équations. (Photo Pierre Lambla / Jimmy Cuquel / Doc remis)
Vincent Robert, Vincent Redel et Éric Bentz, les trois perfectionnistes d’Electric Electric qui font de la musique comme d’autres alignent des équations. (Photo Pierre Lambla / Jimmy Cuquel / Doc remis)

Du coup le trio formé en 2005 a beaucoup tourné après Discipline. Pendant 4 ans, ils sont allés un peu partout en Europe, jusqu’en Russie même, mais pas à Strasbourg. Leur concert samedi au Molodoï à l’occasion de la sortie de leur troisième opus, sobrement baptisé III, est donc un double événement.

Le nom de l’album veut marquer qu’il s’agit peut-être de leur premier album véritablement co-écrit à trois, comme l’explique Éric Bentz :

« Electric Electric a beaucoup changé parce que ses trois composantes ont beaucoup évolué. On s’est un peu éloignés des rythmiques ultra-rapides et des musiques nébuleuses et planantes. III est vraiment l’album qui nous correspond le plus aujourd’hui, il s’est construit sur une année, par touches successives. On est toujours sur des musiques répétitives, hypnotiques, mais on voulait aussi proposer un album qui soit écoutable chez soi, il est plus compatible avec le studio. »

Écoutez III de Electric Electric

Loin du rock mais avec son énergie

Du coup, III, s’il est incontestablement le descendant de ses deux aînés, marque une rupture que le groupe doit aux impulsions d’Éric Bentz. Ce dernier a posé les bases de travail sans riffs de guitares ni batteries. À la place, des voix spectrales (dont une de Philippe Poirier, de Kat Onoma), des tempos ralentis, lointains, des plages d’ambiance… Nourris à la musique contemporaine ou electro-acoustique, les gars d’Electric Electric ont construit là dessus, pour finalement produire une œuvre d’un nouveau genre, entre une sorte d’electro-punk et un jazz sous acide.

III bouscule, même les fans, mais l’ADN d’Electric Electric est bien là, la magie d’une musique enivrante, planante car précise, pointue, sophistiquée, continue d’opérer et cette fois, même à l’écoute du disque. Le concert promet donc d’être épique.


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