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Les éboueurs strasbourgeois prêts à une grève longue pour obtenir une hausse de leur salaire

Mardi 19 avril, une soixantaine d’éboueurs et de chauffeurs de l’Eurométropole de Strasbourg ont entamé une grève pour obtenir une hausse de leur salaire.

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Les éboueurs strasbourgeois prêts à une grève longue pour obtenir une hausse de leur salaire

Mardi 19 avril, devant les ateliers de la Ville de Strasbourg dans le quartier de la Meinau, une soixantaine d’éboueurs et de chauffeurs de camions poubelles ont manifesté. À l’initiative de cette grève avec un collègue, l’ancien éboueur et actuel chauffeur David Normand estime que la moitié des véhicules destinés au ramassage des déchets n’ont pas pu sortir au lendemain du lundi de Pâques. Objectif de la mobilisation : obtenir enfin une revalorisation salariale.

Eboueur Photo : LostNCheeseland / FlickR / cc

« Nous sommes payés le 28, et le 11 nous n’avons plus rien »

La cause principale de la grève est le gel du point d’indice des fonctionnaires malgré la hausse perpétuelle des prix, explique l’un des coordinateurs du mouvement. Dans le métier du ramassage des déchets depuis 2005, David Normand déplore son salaire mensuel de 1 700 euros nets par mois : « Mon revenu n’a pas changé depuis 2007 et c’est le cas pour tous les agents. C’est comme ça qu’on a perdu plus de 20% de notre pouvoir d’achat. » Les grévistes demandent donc une augmentation de leur traitement d’au moins 100 euros.  

Mike Paul, ancien éboueur et chauffeur depuis sept ans, raconte les difficultés posées par cette baisse de pouvoir d’achat :

« Nous sommes payés le 28 du mois et le 11 nous n’avons plus rien. Dès que nous sommes payés, nous devons payer toutes nos factures. Parfois, nous ne pouvons même pas payer nos loyers à l’heure. 80% de nos agents sont en découvert chaque mois. Nous recevons une prime, mais cela sert juste à payer nos dettes et de nous emmener à zéro. »

« Nous voulons que notre travail soit reconnu »

Les conditions de travail de plus en plus difficiles constituent le deuxième motif principal de cette grève. David Normand précise :

« C’est un travail pénible. Nous commençons à 5h30 chaque matin, le nez dans les ordures. Plus il y a de construction dans cette ville, plus il y a de poubelles. Notre charge de travail augmente alors, mais nos salaires restent les mêmes. Nous voulons que notre travail soit reconnu. »

Faire la grève le jour après les vacances de Pâques était un choix délibéré, comme l’explique Shagir Oumar, éboueur depuis 2008 : 

« Nous avons choisi de faire grève aujourd’hui à cause des jours fériés. C’est une semaine particulièrement chargée. Les poubelles ne sont pas collectées pour plusieurs jours, alors il y a plus d’ordures et de cartons. Effectivement, notre travail a doublé cette semaine. »

« Je voudrais faire grève toute la semaine »

Pour certains, la grève n’est pas une option. Plusieurs éboueurs et chauffeurs précaires, en CDD ou vacataires, n’ont pas pu perdre le salaire d’une journée de travail. Pour David Normand, d’autres n’ont pas participé à la mobilisation, expliquant que la grève a été lancée à la dernière minute. « Ce matin encore, nous ne savions pas s’il y aurait assez de personnes pour faire la grève, » explique David Normand. Selon Mike Paul, l’appel a été diffusé par le bouche à oreille et un tract dans les boîtes aux lettres des agents.

Avec le coordinateur du mouvement, l’éboueur espère donc voir plus de grévistes mobilisés à l’avenir. Mercredi 20 avril, la grève a été maintenue. Une rencontre avec un élu de l’Eurométropole de Strasbourg est programmée dans la journée du 21 avril. Mais pour Shagir Oumar, la mobilisation pourrait bien durer si leurs revendications ne sont pas satisfaites : « Je voudrais faire grève toute la semaine pour qu’enfin on obtienne une réponse à notre demande de hausse salariale. »


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