Fondé à Strasbourg en 2006, le trio Violons barbares est une émanation de L’Assoce piquante, une association strasbourgeoise de musiciens indépendants et du Grand ensemble de la Méditerranée (GEM). Le bulgare Dimitar Gougov, le normand Fabien Guyot et le mongol Dandarvaanchig Enkhjargal ont été réunis lors d’une tournée européenne appelée « Les routes de la soie ». Malgré leurs nombreux autres projets, ils ne se sont plus quittés et publient ce mois de mai leur quatrième album, Monsters and fantastic creatures. Une présentation au public strasbourgeois est programmée mardi 30 mai à 20h, au centre socioculturel du Fossé-des-Treize.
En 14 morceaux, le trio de cordes et percussions démontre tout son savoir-faire et travaille sa singularité dans l’univers de la world music, une classification qui ne leur convient que partiellement comme le détaille Dimitar Gougov :
« La musique de Violons barbares est partie des musiques traditionnelles du monde, mais avec des côtés pop et folk dès le début. Nous avons depuis évolué vers notre propre style, en s’appuyant à la fois sur des inspirations rock, jazz et même du métal, mais sans apport électro. Nous sommes d’ailleurs parfois programmés dans des festival de jazz et même une fois dans un festival de métal ! »
Tous les morceaux de l’album sont des compositions écrites à plusieurs mains avec des textes en six langues (français, allemand, anglais, bulgare, mongol et une inventée) et reliées par la thématique du monstre. Certains morceaux évoquent des créatures légendaires anciennes, d’autres décrivent des monstres tout à fait contemporains.
Chant mongol, morin khoor et gadulka
Côté musique, l’ensemble composé du morin khoor (un violon à deux cordes mongol) de Dandarvaanchig Enkhjargal, de la gadulka (instrument à trois cordes mélodiques et onze cordes sympathiques) de Dimitar Gougov et de la « batterie barbare » de Fabien Guyot, faite de tambours africains ou maghrébins, de saladiers ou de casseroles, produit un son immédiatement reconnaissable, parfois mélodique, parfois déroutant. Une singularité renforcée par un chant gutural d’inspiration mongole de Dandarvaanchig Enkhjargal, particulièrement impressionnant.
Entièrement piloté par ses membres, basé chez Alsace percussion à la Robertsau, le groupe gère sa production, une partie de ses tournées et une partie de sa distribution. Pour Dimitar Gougov, cette autonomie permet d’investir toutes les recettes dans le groupe :
« On s’est rapidement affranchi de la recherche d’un label, parce que je ne voulais pas confier ce travail à quelqu’un que je ne connais pas. Quant à la production, je sais déjà faire… Donc on n’a que la distribution et la diffusion en apports extérieurs. Cette organisation colle bien à nos espaces de liberté finalement. »
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