Au programme du scrutin de dimanche 7 juillet en Alsace, quinze circonscriptions avec 11 duels et 4 triangulaires. Des candidats de l’ex-majorité présidentielle et du Rassemblement national sont présents presque partout, tandis que les candidats de gauche ne sont plus disponibles qu’à Strasbourg. Trois candidates du Nouveau Front populaire se sont retirées pour éviter l’élection d’un candidat du Rassemblement national.
1ère circonscription du Bas-Rhin
Dans la première circonscription du Bas-Rhin, qui comprend le centre et l’ouest de Strasbourg, la candidate du Nouveau Front populaire, Sandra Regol, bénéficie d’une confortable avance. Députée sortante, elle a reçu deux fois plus de voix que son concurrent Étienne Loos, dépêché depuis Paris par Renaissance pour une sorte de tour de chauffe des élections municipales. Battue, Irène Weiss (Les Républicains) a appelé les électeurs de droite à voter pour lui.
C’est la seule circonscription d’Alsace qui ne présentera pas de candidat du Rassemblement national (RN) au second tour, Hombeline Du Parc n’ayant pas atteint le seuil de 12,5% des électeurs inscrits.
2e circonscription du Bas-Rhin
Le député sortant insoumis, Emmanuel Fernandes, a recueilli les fruits d’une mandature active et marquée par une forte présence sur le terrain, dans les manifestations et auprès de salariés en lutte, comme les employés de Clestra par exemple. Au soir du premier tour, il disposait de plus de dix mille voix d’avance sur Rebecca Breitman, la candidate de l’ex-majorité présidentielle. Elle aura donc fort à faire pour espérer battre le Nouveau Front populaire dans cette circonscription du sud de Strasbourg. D’autant que la candidate du RN, Virginie Joron, récemment réélue députée européenne, est aussi qualifiée pour le second tour.
3e circonscription du Bas-Rhin
La situation est encore largement ouverte pour l’avenir de la circonscription qui englobe les quartiers nord de Strasbourg, Schiltigheim, Bischheim et Hoenheim. Le candidat du Nouveau Front populaire, Thierry Sother, installé par le Parti socialiste à la suite d’une bataille entre courants internes du Parti socialiste, a réalisé une belle percée dans cette circonscription réputée à droite. Arrivé deuxième, le député sortant Bruno Studer (Ren.) va devoir trouver 4 000 voix en puisant parmi les électeurs de droite qui n’ont pas basculé à l’extrême droite. Car Stéphanie Dô se maintient pour le Rassemblement national.
4e circonscription du Bas-Rhin
À l’ouest de l’Eurométropole et dans le Kochersberg, les électeurs ont mis Françoise Buffet, la députée sortante Renaissance, en ballotage défavorable face à Delphine Daubenberger, la candidate du RN. Un peu plus de 500 voix les séparaient au soir du premier tour. Mais le soutien de la droite et le désistement de la candidate du Nouveau Front populaire, Raphaële Krattinger, devraient permettre à Françoise Buffet d’être réélue.
5e circonscription du Bas-Rhin
Dans la circonscription de Sélestat, le député sortant Renaissance, Charles Sitzenstuhl paie cher le rejet des macronistes. Le candidat du Rassemblement national, Thomas Estève, également conseiller régional du Grand Est, l’a devancé de près de 5 000 voix. Charles Sitzenstuhl devrait cependant profiter d’une partie des 3 500 voix de droite et des 12 000 voix de gauche.
6e circonscription du Bas-Rhin
Dans la circonscription d’Obernai et Schirmeck, la jeune Louise Morel est aussi très loin derrière le candidat du RN : 7 000 voix séparent la candidate Renaissance de Vincent Coussedière. Mais Louise Morel a dû affronter au premier tour une concurrence à droite, Jean Biehler ayant obtenu tout de même près de 9 000 voix. Elle pourrait retrouver son siège si les quelque 10 000 personnes qui ont voté à gauche dimanche 30 juin retournent aux urnes avec comme objectif de battre le RN.
7e circonscription du Bas-Rhin
Duel à droite autour de Saverne. Patrick Hetzel, le député Les Républicains de la circonscription depuis 2012, doit composer avec la percée de Denis Kieffer, le candidat qui a multiplié par trois les voix du Rassemblement national dans la circonscription par rapport à 2022. Il devance le député historique de plus de 5 000 voix mais là encore, une forte mobilisation des électeurs de gauche et du centre pourrait faire barrage à l’extrême droite.
8e circonscription du Bas-Rhin
Dans cette circonscription, la députée sortante de l’ex-majorité présidentielle est très largement distancée. Discrète durant son mandat, Stéphanie Kochert n’a pas réussi à rattraper son déficit d’image en trois semaines… Résultat : le jeune Théo Bernhardt est presque déjà élu pour le Rassemblement national. L’addition des reports possibles, de droite et de gauche, même en cas de forte mobilisation, ne suffirait pas à éviter que le nord de l’Alsace envoie un député nationaliste, une première depuis 1986. Seuls un regain de la mobilisation des électeurs républicains, couplé à un renoncement des électeurs d’extrême droite, pourrait éviter l’élection de Théo Bernhardt.
9e circonscription du Bas-Rhin
Élu depuis 2017, Vincent Thiébaut (Horizons) est en difficulté face au candidat du Rassemblement national, Marc Wolff, lequel devance le candidat macroniste de 7 000 voix. Battu, le candidat du Nouveau Front populaire, Olivier Terrien a obtenu près de 9 700 voix au premier tour et il a appelé à voter Vincent Thiébaut.
1ère circonscription du Haut-Rhin
Ancienne ministre de la macronie, Brigitte Klinkert devrait être réélue dimanche 7 juin. Il ne lui manque qu’à peine 2 000 voix pour rattraper le candidat du Rassemblement national, Laurent Gnaedig. Elle devrait pouvoir compter sur une partie des voix qui se sont portées sur Yves Hemedinger au premier tour, même si ce sera à son corps défendant. En outre, la gauche a tout de même obtenu 8 700 voix, soit 17,8% des suffrages exprimés, une belle performance dans ce bastion de la droite.
2e circonscription du Haut-Rhin
Entre Guebwiller, Ribeauvillé et Sainte-Marie-aux-Mines, Nathalie Aubert est arrivée en tête au soir du premier tour pour le Rassemblement national. Mais elle ne devrait pas être en mesure de l’emporter dimanche 7 juillet face à Hubert Ott. Le député sortant du Modem dispose d’importantes réserves de voix à sa droite et à sa gauche.
3e circonscription du Haut-Rhin
La situation de Didier Lemaire, député sortant d’Horizons, est délicate. Distancé par le candidat du Rassemblement national, Christian Zimmermann, également conseiller régional, Didier Lemaire doit trouver plus de 7 000 voix à gauche et à droite, ce qui ne sera possible qu’en cas de forte mobilisation des électeurs républicains, qui vont devoir se rendre aux urnes avec comme seul objectif de battre l’extrême droite.
4e circonscription du Haut-Rhin
La candidate du Rassemblement national, Marion Wilhem, 33 ans, a devancé de plus de 8 000 voix le député sortant de droite, Raphaël Schellenberger, malgré ses nombreuses prises de position et son implication dans les dossiers locaux et régionaux. Une avance qui montre que dans cette circonscription au passé industriel, entre Thann et Cernay, le vote de rejet de la macronie a été massif. Sans une très importante mobilisation des électeurs de gauche en faveur du candidat de droite, la circonscription devrait envoyer un député d’extrême droite.
5e circonscription du Haut-Rhin
Ancien ministre, Olivier Becht (Agir) est arrivé en tête à Mulhouse et devrait retourner à l’Assemblée nationale comme député macroniste, d’autant que Nadia El Hajjaji, la candidate du Nouveau Front populaire, s’est désistée et a appelé à voter pour lui.
6e circonscription du Haut-Rhin
Dans la périphérie de Mulhouse en revanche, la situation est beaucoup plus compliquée pour le député macroniste sortant, Bruno Fuchs. Avec 5 000 voix à rattraper pour contrer Christelle Ritz, la candidate RN, il lui faudra convaincre les électeurs de gauche qui ont voté Florence Claudepierre, la candidate NFP, au premier tour. Cette dernière s’est désistée.
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