Ils et elles étaient 223 au départ en 2017, on en compte 186 en 2022. Les inscriptions sont closes pour les prétendants alsaciens à un mandat de député. Ils se disputeront 15 circonscriptions, 9 dans le Bas-Rhin et 6 dans le Haut-Rhin. Les élections législatives se tiendront les dimanches 12 et 19 juin partout en France.
La Nupes a ses candidats
Après les 22% de Jean-Luc Mélenchon au premier tour de l’élection présidentielle, La France insoumise (LFI) a noué des accords avec les différentes formations de gauche, toutes sous les 5%. Ainsi Europe Écologie – Les Verts (EELV), le Parti communiste (PCF), le Parti socialiste (PS) et LFI forment la Nouvelle union populaire écologique et sociale : la Nupes ! Elle ambitionne d’imposer une cohabitation à Emmanuel Macron avec un programme à gauche.
En Alsace, la Nupes présente 15 candidats : trois pour les écologistes, une pour les Socialistes et onze Insoumis. On ne retrouve pas de personnalité locale de premier plan. La figure la plus identifiée est Sandra Regol à Strasbourg, investie dans la politique locale jusqu’en 2014, avant d’aller à Paris où elle est devenue numéro 2 d’EELV.
À gauche, l’Alsace ne connait pas de candidats PS dissident, même si l’ancien élu local et député Éric Elkouby rempli un peu ce rôle à Strasbourg. Néanmoins, plusieurs petits partis de gauche et écologistes se sont lancés dans la bataille.
C’est notamment à Strasbourg et Mulhouse que les élections s’annoncent les plus indécises, avec des chances pour la Nupes. En 2017, divisée, la gauche n’avait obtenu aucun député en Alsace.
Investitures disputées à Renaissance…
Après la réélection d’Emmanuel Macron, les regards se tournent aussi vers « La République en Marche », tout juste renommée « Renaissance ». Le parti présidentiel continuera-t-il de remplacer la droite, bien implantée en Alsace ? En fin de mandat, la majorité présidentielle (LREM-Modem-Agir) comptait sept députés dans la région.
La formation politique du président peut espérer reconquérir le Kochersberg, après le départ de la majorité de Martine Wonner depuis la crise sanitaire, et faire basculer dans son escarcelle des circonscriptions autour de Molsheim, Colmar ou Ribeauvillé…. « Renaissance » a ainsi choisi l’ancienne ministre déléguée Brigitte Klinkert, qui a fait tout son parcours local à droite, pour conquérir ce bastion historique de la droite alsacienne.
Mais là où elle manque de relais, LREM-Renaissance pratique le parachutage. On retrouve ainsi Patrick Depyl, ancien maire de la Wantzenau, investi dans l’Alsace bossue (Saverne-Sarre Union), très marquée à droite. Adjointe « divers gauche » à l’Éducation à Strasbourg pendant 12 ans, conseillère départementale des quartiers Est (2015-2021) et candidate en 2020 à Strasbourg, Françoise Buffet est quant à elle désormais candidate dans le Kochersberg, où elle indique habiter depuis une décennie.
À Strasbourg au contraire, ou même à Mulhouse, l’enjeu sera de conserver les cinq circonscriptions, sans se faire devancer par l’union de la gauche.
… et refusées chez Les Républicains
Après une élection présidentielle ratée, ces élections sont un bon moyen d’être à jour sur la force de la droite alsacienne. Malgré la vague macroniste en 2017, la droite parlementaire avait plutôt bien résisté en 2017 en Alsace (9 députés sur 15 au soir du 2e tour). Mais le score famélique de Valérie Pécresse en avril a eu raison de plusieurs ambitions. C’est notamment le cas des Strasbourgeois Jean-Philippe Maurer et Jean-Philippe Vetter, qui ont renoncé à se présenter. L’objectif sera de limiter la casse et de conserver un maximum de circonscriptions. En dehors peut-être du Kochersberg ou de la région de Mulhouse, peu de nouvelles conquêtes semblent à portée.
La voie est un peu plus dégagée pour l’eurodeputée Anne Sander qui fait partie des parachutées. L’élue de la Wantzenau est candidate tout au nord de l’Alsace, à Wissembourg. Il faut dire qu’elle avait été réélue de justesse au Parlement européen en 2019 et ça pourrait ne pas repasser en 2024… Elle a beau être aussi élue à la Région Grand Est jusqu’en 2028, mieux vaut avoir deux mandats qu’un seul pour passer d’une assemblée à l’autre et prolonger sa vie politique. Dans le Haut-Rhin, les réélections de jeunes députés comme Raphaël Schellenberger ou Yves Heymedinger s’annoncent disputées.
En embuscade, le parti régionaliste Unser Land compte tirer profit d’un certain embarras de la droite alsacienne sur la question de l’Alsace au sein de la région Grand Est, pour grapiller quelques pourcentages… Et forcer les partis à se positionner.
Quel ancrage pour le RN ?
Le score de second tour de Marine Le Pen a progressé en Alsace par rapport à 2017. Mais malgré ce bon point pour sa présidente, le RN souffre d’un manque d’ancrage et d’élus locaux. Ainsi, il ne part favori dans aucune circonscription d’Alsace.
Comme LR, le RN aura en plus une concurrence supplémentaire avec les représentants de Reconquête !, le parti d’Éric Zemmour. En Alsace, la formation d’extrême-droite n’a pas eu de transfuge d’ampleur et la formation présente surtout des novices. Ses chances sont plus que limitées, mais l’objectif est d’obtenir des financements publics grâce à ce scrutin en se présentant partout.
D’autres partis en quête de voix
Enfin, comme à chaque élections législatives, il y a foule de candidats sans étiquette et de tous petits partis méconnus. Le but de ces candidats est de se faire connaitre, de faire entendre une autre voix ou encore permettre à leur parti d’accéder aux financements publics, selon le principe très lucratif « 1 voix au premier tour = 1,64€ par an » pendant 5 ans ! Il faut cependant atteindre 1% des suffrages exprimés dans 50 circonscriptions en France pour accéder à cette manne. Un pari qu’avait réussi en 2017 le parti régionaliste alsacien Unser Land, en s’alliant à d’autres partis régionalistes, ou le Parti animaliste. Mais le parti Égalité et Justice avait échoué.
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