Sauf grosse surprise, il n’y aura plus de député de gauche à Strasbourg le 18 juin. Le Parti socialiste (PS) avait deux représentants dans les trois circonscriptions strasbourgeoises et avait plutôt bien résisté dans les différentes élections depuis 2012.
PS et LR distancés dans les grandes largeurs
Mais « En Marche », qualifié de « vague », de « tsunami », d’ »ouragan » ou de « raz-de-marée » selon les goûts, est passé par là. Dans la très scrutée circonscription 2 (Strasbourg-sud), en raison des implications locales, le député sortant Philippe Bies (PS), est largement devancé avec 12,78% des voix contre 35,06% pour son concurrent Sylvain Waserman (Modem/LREM).
Même situation dans le centre pour Éric Elkouby, qui se qualifie de tout juste 123 voix au second tour, avec 13,90%, là où Thierry Michels (LREM) peut se targuer de 35,31% des voix. Elsa Schalck, élue de 29 ans à la Région Grand Est, qui devait incarner le renouvellement à droite à Strasbourg, termine quatrième (12,91%), une grosse déception pour elle. Jean-Marie Brom, de la France insoumise, s’intercale.
À Strasbourg-nord, circonscription historiquement de droite, c’est la France insoumise qui s’en est le mieux sortie à gauche (troisième avec 11,59%). Mais le deuxième tour opposera Bruno Studer (39,50%), le référent dans le Bas-Rhin du mouvement d’Emmanuel Macron, avec une confortable avance sur Georges Schuler (16,60%). Le maire de Reichstett s’est uniquement imposé dans sa commune.
La France insoumise rate le second tour à cause de la division
Dans les trois circonscriptions de Strasbourg et des environs, La France insoumise se classe troisième. Il s’en est parfois fallu de peu pour se qualifier au second tour : 123 voix à Strasbourg-centre, 169 voix à Strasbourg-sud et 1 500 voix à Strasbourg-nord.
Avec une partie des voix des écologistes (entre 4 et 7%), voire juste du Parti communiste (qui oscille autour de 1%), la qualification aurait été acquise.
En Marche en position de force
Dans les trois duels, le candidat « En Marche » pourra espérer un report au moins partiel des voix sur sa droite dans les circonscriptions 1 et 2, ou sur sa gauche dans « la 3 » au nord. Le PS comme la droite vont axer leur campagne de second tour sur le thème du risque du parti unique et la nécessité d’avoir plus de diversité à l’Assemblée nationale. Obtenir une majorité absolue ne leur avait pourtant pas déplu lors de la campagne des législatives en 2012 et 2007.
Préserver la majorité municipale à Strasbourg
Le maire de Strasbourg, Roland Ries, qui risque de devenir le seul grand élu PS de la région, avec le sénateur Jacques Bigot ou le président de l’Eurométropole Robert Hermmann, a rappelé sur le plateau de France 3 Alsace qu’il s’efforcera de garder sa majorité intacte jusqu’à la fin du mandat, soit 2020.
La tâche s’annonce difficile. Il n’est pas sûr qu’au PS local, tout le monde souhaite travailler main dans la main avec le parti qui les supplante aujourd’hui. Les réactions ont d’ailleurs été assez rares et limitées dans la soirée, à droite comme à gauche.
Pour le premier adjoint au maire, Alain Fontanel, officiellement « En Marche » depuis une semaine, « ceux qui ont fait le choix du conservatisme sont battus ou en difficulté ».
Néanmoins, les écarts sont similaires partout et les candidats « En Marche » étaient peu connus. On peut supposer que c’est l’étiquette et la volonté de renouvellement (aussi appelé « dégagisme »), plus que les personnalités et les dynamiques locales, qui ont pesé sur ce premier tour.
Abstention supérieure à 50%
Plus à gauche, d’autres pourraient être tentés par une alternative commune autour des écologistes et des insoumis qui ont le potentiel électoral pour devenir la deuxième force politique à Strasbourg, devant la droite. Encore faut-il être unis.
Ce premier tour a été marqué par plus de 50% d’abstention dans les trois circonscriptions, un peu plus que la moyenne nationale. C’est peut-être à ce sujet que toutes les formations politiques devront s’atteler et pas seulement dans l’entre-deux tours.
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