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Législatives : au second tour, l’Alsace se rappelle qu’elle est de droite

Le raz-de-marée annoncé s’est contenté d’être une grosse vague. Avec six députés, « La République en Marche » réalise une percée impressionnante en Alsace, une terre ancrée à droite. Mais « Les Républicains » limitent la casse et sauvent finalement 9 sièges parmi les 13 qu’ils détenaient depuis 2012.

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Législatives : au second tour, l’Alsace se rappelle qu’elle est de droite

Six sur quinze ! C’est le nombre de circonscriptions conquises par La République en Marche (LREM) en Alsace. Il y a quelques mois, cette percée aurait était considérée comme inespérée par les dirigeants du mouvement d’Emmanuel Macron. En dehors de Strasbourg, la région ne figurait pas dans ses petits calculs électoraux à l’origine, tant la droite y est ancrée.

Mais au vu des scores du premier tour, ces résultats peuvent paraître décevants. Dimanche 11 juin, les marcheurs étaient en tête dans 11 circonscriptions. L’effet de balancier entre les deux tours a joué à plein et l’Alsace s’est souvenue au second tour qu’elle est de droite. Avec neuf sièges, la droite reste majoritaire dans la région, un rapport de force contraire aux scores nationaux, où « En Marche » obtient une large majorité absolue.

Compte tenu de la forte abstention et des bulletins blancs, ces députés sont élus en ayant réuni entre 17 et 26% des suffrages des électeurs inscrits.

« En Marche » tout juste en tête dans le Bas-Rhin

Dans le Bas-Rhin, « La République en Marche » est majoritaire. Elle remporte 5 circonscriptions sur 9. À Strasbourg, elle réalise, comme attendu, un grand chelem et remporte les trois circonscriptions de la métropole. Une victoire qui fait disparaître le Parti socialiste de l’Alsace (voir notre article).

À Strasbourg-campagne, Martine Wonner bat assez nettement Sophie Rohfritsch (LR), la députée sortante, avec 55,86% des voix. Les révélations entre les deux tours d’un arrêt maladie jusqu’au premier jour de la campagne officielle (22 mai), n’auront pas inversé la tendance. Cette nouvelle figure en politique disposait d’une confortable avance, de 18 points, après le premier tour. Elle avait reçu le soutien d’Yves Bur (LR) suppléant en 2012… de son adversaire et surtout député-maire historique du secteur avant cela.

À Haguenau, alors qu’il avait une avance de 5 000 voix, Vincent Thiébaut (51,03%) devient député avec seulement 700 voix d’avance. Cet autre débutant bat le maire de Brumath, Étienne Wolff (LR), alors que le député sortant, le maire de Haguenau Claude Sturni, avait passé la main.

Au nord, le duel Frédéric Reiss (LR) et Christian Gliech (LREM) s’annonçait serré vu que ce dernier virait en tête avec 33% des voix contre 31%. Finalement, Frédéric Reiss aura un quatrième mandat et l’emporte même largement (58,88%). Même dans sa commune, le maire de Wissembourg est nettement battu (63,49% pour son adversaire).

Laurent Furst (62,6%), Patrick Hetzel (62,61%) tout comme Antoine Herth (54,14%) conservent aussi leur siège. Ce dernier avait été protégé par La République en Marche, car il est proche du ministre de l’Économie, Bruno Le Maire. Après le désistement de la candidate « En Marche », les autres postulants avaient été ignorés. Il était opposé à un candidat du parti régionaliste Unser Land, Gérard Simler, qui résiste donc mieux à la droite que d’autres candidats « En Marche ».

La droite inverse la tendance dans le Haut-Rhin

Dans le Haut-Rhin en revanche, la droite à considérablement redressé la tendance. Alors qu’En Marche, était en tête dans 5 circonscriptions sur 6, le mouvement du Président de la République n’en remporte qu’une, à savoir son duel face au Front national. Avec 64,16% des voix, Bruno Fuchs remporte toutes les communes autour de Mulhouse.

Le Conseil départemental du Haut-Rhin, où la droite n’a qu’un seul opposant dans l’assemblée, va devoir se trouver un nouveau président. Éric Straumann, député sortant, est reconduit (66,41%). Il était le seul candidat de droite en tête au premier tour dans le Haut-Rhin. Et comme la semaine dernière, il a de nouveau remporté toutes les communes.

Dans les quatre autres circonscriptions, « Les Républicains » ont considérablement inversé la tendance par rapport à la semaine précédente. René Cattlin (51,39%) Olivier Becht (57,69%) et Raphaël Schellenberg (50,88%) découvriront l’Assemblée nationale. Quant à Jean-Luc Reitzer (55,15%) aura droit à un… septième mandat !

Reports quasi-nuls

Moralité, en cas de victoire comme de défaite, « La République En Marche » a très peu pu compter sur des reports de voix, de la gauche ou d’ailleurs, entre les deux tours. Sauf dans son duel avec le FN.

Ces résultats devraient un peu rassurer la droite alsacienne et éviter un big bang trop précipité. Néanmoins elle n’échappera pas aux recompositions et aux questionnements nationaux que va traverser la formation. Un député comme Antoine Herth devrait plus difficilement pouvoir s’opposer que d’autres à la politique économique du gouvernement.

Philippe Richert contre la droitisation de « Les Républicains »

Le président de la Région Grand Est, l’alsacien Philippe Richert (LR), a de son côté pointé que « la droitisation d’une partie du mouvement des Républicains n’a pas su répondre » aux attentes des Français. Il avait soutenu Nicolas Sarkozy lors de la primaire de son camp.

Il a félicité plusieurs collègues du conseil régional d’avoir maintenu la droite à flot dans cette élection (Jean-Luc Warsmann, Gérard Cherpion, Valérie Beauvais et Jacques Cattin), dans une liste où il n’a pas cité Sylvain Waserman, élu à la Région sur sa liste (Modem) et désormais député à Strasbourg-sud grâce à l’accord avec « En Marche ». D’autres membres de sa majorité ont en revanche été battus, comme Valérie Debord à Nancy.

En Marche face à la durée

La République en Marche va désormais passer du statut de « mouvement » à un parti avec des règles plus définies. Parmi un de ses chantiers internes, garder la mobilisation de plusieurs milliers d’adhérents en Alsace, à travers les nombreux « comités locaux » créés depuis l’automne. Passée l’euphorie, il va falloir affronter la réalité du pouvoir.

La prochaine élection est prévue pour 2019, avec les européennes. Comme il s’agit d’une élection de liste dans de grandes circonscriptions (l’Alsace est avec la Champagne-Ardenne, la Lorraine, la Franche Comté et la Bourgogne), il n’y aura qu’une poignée d’Alsaciens en position éligible.

Les réactions des candidats


#législatives 2017

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