Le procès de Pinar Selek, sociologue accusée de terrorisme par la justice turque et en exil à Strasbourg, a été reporté au 5 décembre et le mandat d’arrêt international qui la visait est annulé.
Dans un communiqué, le collectif de soutien à Pinar Selek parle d’une « nouvelle victoire » à l’issue d’une nouvelle audience d’un quart d’heure qui s’est tenue aujourd’hui à Istanbul, après un feuilleton judiciaire qui dure depuis 1998. Les avocats de Pinar Selek ont demandé à être entendus sur le fond du dossier, ce qu’a validé le tribunal. Bien que sa condamnation de janvier ait été annulée, elle reste accusée de terrorisme. Le collectif indique poursuivre la mobilisation. Une délégation strasbourgeoise s’était rendue à Istanbul ce jour, avec des élus au conseil municipal dont Mine Günbay (PS) et Éric Schultz (EELV).
Le procès du 5 décembre doit être la neuvième dans cette affaire où Pinar Selek est accusée d’avoir posé une bombe sur un marché d’Istanbul en 1998. Elle était alors en lien avec des séparatistes kurdes dans le cadre de ses études sur les minorités. Un rapport d’enquête a conclu plus tard que l’explosion sur le marché était dû à une bouteille de gaz mal sécurisée. Mais entre-temps, son cas est devenu politiquement sensible, provoquant la persistance d’une partie du parquet turc.
Une chronologie de l’ensemble de l’affaire, publiée sur le site de Pinar Selek, met en lumière l’impressionnante suite de rendez-vous judiciaires qui plombe la vie de la sociologue depuis maintenant 16 ans. Dans ses dernières interviews, Pinar Selek n’a pas caché sa lassitude et aimerait avoir une chance d’être connue pour ses travaux universitaires plutôt que par sa chronique judiciaire.
Quoiqu’il en soit, le collectif de soutien strasbourgeois prévoit un nouveau déplacement à Istanbul le 5 décembre.
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