Trente équipes inscrites en sept jours en 2011, puis 30 en 24h en 2012, 30 en 45 secondes en 2013 et 40 en 14 secondes en 2014… Chacune des éditions du Marathon vidéo 48h s’accompagne d’un nouveau record du temps de clôture des inscription. Le signe d’un engouement pour la formule du marathon.
Les équipes ont rendez-vous le vendredi au cinéma UGC pour connaître le thème et les contraintes à respecter puis ont 48h pour réaliser un « objet audiovisuel ». Le dimanche soir, les films sont diffusées sur grand écran dans la plus grande salle du cinéma UGC. Le jury, le public et la Cité de la Prod récompense les oeuvres par des prix. Celles-ci connaissent ensuite une vie sur internet où les internautes votent pour leur favoris. Ça, c’est la formule originelle qui revient cette année !
Victime de son succès, la formule de la Cité de la Prod avait été modifiée l’année dernière. Les organisateurs avaient ajouté la possibilité à 36 équipes de participer sur internet, en plus des 40 qui participent physiquement à la manifestation. Des retards, des films jamais arrivés et surtout un délai d’une semaine avant de décerner les prix ont suffit à l’association pour faire marche arrière.
Robin Pfrimmer, l’un des organisateurs, reconnait que l’esprit de l’événement s’était perdu :
« Nous nous sommes rendus compte qu’on avait un peu pété l’essence du marathon… Une semaine pour attendre les prix, c’est plus un marathon de 48h ! Donc on revient à la formule historique. Il y a toujours une effervescence autour du Marathon, les gens veulent connaître les thèmes à l’avance et la salle de projection est toujours pleine. C’est un événement qui a une visibilité immédiate à Strasbourg. Du coup, on a eu une responsabilité : celle du festival printanier pour et par les passionnés de cinéma ! «
Un film sur la digestion d’une chips tortillas
Le succès du Marathon Vidéo s’explique par sa facilité d’accès et sa liberté de création. Pas besoin d’avoir fait des études de cinéma ou de production audio-visuelle pour participer. Les films peuvent être tournés avec de grosses caméras à pieds, des appareils photos numériques ou même avec un téléphone portable.
Un prix de l’image récompense les qualités esthétiques et donc souvent des professionnels ou des jeunes sortis d’écoles spécialisées. Mais un prix du scénario est là pour mettre en avant l’originalité d’une histoire et sa mise-en-scène. La Cité de la Prod se garde un prix coup de coeur pour les « outsiders » passés tout prêt de l’un des prix. Robin Pfrimmer revient sur l’évolution des prix :
« Avant, il y avait un prix amateur et un prix professionnel. Mais le temps a passé et nous nous sommes rendus compte que les amateurs et les confirmés pouvaient faire d’aussi bons films. Le tournant, c’est l’édition 2012 où on a eu beaucoup de films à images. L’année suivante, le prix amateur a récompensé un film sur la digestion d’une chips tortillas ! Un peu dans l’esprit bricolo de Michel Gondry, il a fait l’unanimité. Nous nous sommes dit que c’était bien d’avoir de belles images mais qu’on pouvait aussi pousser les gens à faire de bonnes histoires. »
Les objets audiovisuels originaux ont souvent remporté le coeur de la Cité de la Prod ou du public. Citons en exemple ce film d’animation mettant en scène un cheval flashant sur une licorne sur facebook. Le Marathon vidéo n’est pas réservé qu’à la fiction. L’année dernière est née Tender Fall, un clip musical dont la musique a été composée en 48h.
Dormir peu, suivre les contraintes et faire simple
La Cité de la Prod a ajouté à la formule un thème et des contraintes, révélées le vendredi du marathon, pour que « les films aient un lien entre eux ». Le thème de 2013 par exemple était « l’inévitable transformation » avec comme contraintes : « l’altitude » et « faire apparaître un triangle ». De nombreux films ont été tournés dans les Vosges cette année là et le grand gagnant était un film « aérien et mystique » sur la vie, à la The tree Of Life de Terrence Malick.
« Les thèmes et les contraintes respectées correctement servent le film. Et ce sont souvent les équipes les plus sceptiques au départ qui arrivent à faire quelque chose de bien. Certaines arrivent déjà avec des scénarios préparés, ils font en général la tournée des marathons vidéos en France. On les appelle les chasseurs de marathons ! »
Il y aurait environ un tiers de nouveaux participants chaque année. Preuve qu’il existe une communauté d’afficionados. La Cité de la Prod en fait elle-même partie. Avant d’organiser l’événement, ses membres y participaient après être sortis d’une formations aux techniques de l’image à Haguenau.
Robin Pfrimmer confie quelques clefs pour réussir son Marathon :
« Il faut vraiment gérer son temps et accepter de ne pas dormir. Le montage doit être fait le dimanche matin au plus tard. Souvent les équipes qui remettent le couvert et qui ont un prix à défendre n’y arrivent pas. Car elles recrutent et n’arrivent plus à produire des idées simples. Elles arrivent le samedi matin avec encore rien d’écrit. Nous mêmes, ça nous est arrivé. Le meilleur conseil que je peux donner est de respecter le thème et les contraintes. »
Trente équipes de cinq membres maximums pourront s’inscrire au Marathon vidéo 48h ce mardi 26 mai à 19h sur le site internet. Mais les décus ou les électrons libres peuvent quand même venir le vendredi du 12 juin pour compléter les équipes. Le nombre d’acteurs, de figurants, de producteurs ou de metteurs en scène par film est illimité.
Y Aller
Le Marathon Vidéo 48h du vendredi 12 juin au dimanche 14 juin. Projection le dimanche soir ouverte au public au cinéma UGC Ciné Cité. 25 Route du Rhin.
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