Le directeur de l’Institut d’Études politiques de Strasbourg, plus connu sous le nom de Sciences po, démissionne. Alors que son second mandat de cinq ans s’arrêtait en février 2016, Sylvain Schirmann quittera l’établissement dès le 31 août 2015. Dans sa lettre au conseil d’administration, que Rue89 Strasbourg s’est procurée, l’historien justifie sa décision par l’intérêt de l’établissement :
« Dès la rentrée académique prochaine notre institut doit aborder plusieurs échéances importantes : l’accréditation de l’offre de formation, le positionnement par rapport au collégium, l’approfondissement du réseau des IEP, sans oublier la redéfinition du contour de notre projet immobilier. Dans ces conditions, aller au terme de mon mandat ne me permettait ni de prendre les décisions stratégiques, ni de préserver l’institut d’une sérénité nécessaire à une campagne électorale. »
Des élections anticipées pour décider du nouveau directeur se tiendront en mai ou en juin. Depuis une vingtaine d’années, juristes, économistes, sciences-politistes et historiens alternent à la tête de l’institution.
Décision surprenante mais logique
Dans un communiqué, les représentants des étudiants ont indiqué leur surprise, mais salué « la décision et le travail » du directeur.
Un représentant étudiant commente :
« C’est une décision logique. Le nouveau bâtiment ne sera pas prêt avant 2017, d’après la direction. Je pense que Sylvain Schirmann a souhaité que les difficultés à venir soient gérées par la même personne de bout en bout. »
Dès 2010, le directeur avait émis le souhait d’obtenir une nouvelle adresse pour l’IEP. Les locaux avenue de la Forêt noire deviennent trop exigus. Prévu pour 2015, le déménagement près du nouvel hôpital civil est repoussé à 2017, voire plus tard selon certaines sources. Les travaux accusent de lourds retards suite à des malfaçons.
Un retard sur les travaux qui impacte les cours ?
Autre conséquence de ces retards, le report de la réforme des enseignements, qui s’applique déjà aux trois premières années. Son entrée en vigueur pour les élèves de quatrième année était corrélée à ce déménagement. Les représentants des étudiants redoutent que les quatrièmes années doivent suivre des enseignements qu’ils avaient déjà reçus en deuxième année, avant la réforme. La direction de l’IEP est aujourd’hui à la recherche d’une solution immobilière (location de salles supplémentaires hors-université) pour pallier cette situation.
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