Human Collapse ne sortira officiellement qu’à l’automne 2016 mais pour les chanceux et les privilégiés qui seront à la Maison Bleue mardi 31 mai, le mystère sera entièrement levé puisque Los Disidentes Del Sucio Motel jouera avec fougue et détermination les nouveautés de ce troisième album dont voici un avant-goût :
« Maverick Family »
Mais qui sont les LDDSM ? Une fratrie avant tout, la « Maverick Family », Billy, Bobby, Francky, Johnny et Sonny. Tous de secrets admirateurs du Maverick casse-cou et charmeur de Top Gun, sourire et Ray Ban de beau gosse pour emballer tout ce qui bouge.
Nul besoin cependant d’être un as des airs pour cela, rockeur peut aisément suffire, que l’on soit, chanteur, guitariste, bassiste, batteur ou clavier. Telle était d’ailleurs l’une des motivations premières de la bande : avaler l’asphalte et soulever la poussière des déserts du sud américain pour enchaîner les concerts dans des rades improbables où la sainte Trinité passe par le rock, les femmes et le whisky. Voilà pour la légende.
Sur les traces de Kyuss, QOTSA et Fu Manchu
Plus prosaïquement, LDDSM aime farouchement le rock qui crache et qui dépote, pétri de chant puissant, de guitares lourdes et frénétiques, de basses sismiques, de batterie explosive. Un stoner rock qui associe donc la furie du metal, la folie planante du psychédélisme, les rythmes heavy-blues et se vit surtout via la force du riff. Kyuss, Queens of the Stone Age, Fu Manchu en sont des références absolues. LDDSM leur emboîte efficacement le pas :
En 2012, à l’époque de ce live sur la scène de la plage aux Eurockéennes de Belfort, LDDSM avait déjà marqué les esprits avec un tout premier EP en 2007, le très nerveux et quasi-punk Room 159, ainsi qu’avec un premier album long, Soundtrack from the Motion Picture (2010). Du rock incendiaire à souhait, à coups de basse vrombissante et de riffs foudroyants, simplement pour faire bourdonner les amplis et faire péter les décibels !
Et, pour couronner le tout, les Dissidents proposent une ambiance de western spaghetti dont la réalisation pourrait être signée du sanguinolent tandem Tarantino-Rodriguez. Trois ans plus tard, en 2013, LDDSM sort Arcane, un deuxième opus dark porté sur des ambiances plus sombres mais non moins atomiques et assassines. Une réussite complète qui ne fait que confirmer tout le bien diabolique que l’on pense des Strasbourgeois.
Errance post-apocalyptique
Que dire, aujourd’hui, de la troisième livraison des Mavericks ? Magistrale et addictive. En dix chapitres, ce Human Collapse fait cheminer via les étapes d’un monde bien sombre dont on ne sait s’il survivra aux dégâts que lui causent ses habitants. LDDSM poursuit avec minutie et engagement son travail de fresque entamé avec ses disques précédents, accentuant peut-être là le trait et l’envie d’un concept-album tirant le fil d’une histoire.
En dix mots-clés, le combo strasbourgeois nous confronte au choix et à la décision, nous dépeint le départ, le voyage, la chute, la renaissance puis l’arrivée. Et à chaque fois, mélodies et compositions se posent en bande originale idéale de cette errance dans un monde post-apocalyptique et peu amène. Avec un dénominateur commun : un stoner rock aux ambiances parfaitement calibrées pour ce film-catastrophe à l’épilogue loin d’être verrouillé.
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