Le Dr Bruno Seigle-Murandi est devenu en août 2018 responsable de la sécurité des patients chez Roche Ireland, la filiale du groupe pharmaceutique suisse, basé à Bâle. Un soir de mai 2019 dans les locaux de Roche à Dublin, il tombe sur un carton rempli de documents. Ceux-ci devaient être envoyés aux médecins, pour qu’ils le distribuent aux patients sous Tecentriq, un traitement contre le cancer du poumon, du sein et du foie. À leur lecture, il s’aperçoit que des mentions sur certains risques ou effets secondaires sont masqués, ou minorés. Ainsi, le risque de mort par hépatite médicamenteuse du Tecentriq n’est plus indiqué sur le document, alors qu’il l’est dans la notice du médicament.
La conformité de ces documents ne relève pas directement des attributions du Dr Bruno Seigle-Murandi. « En 2019, quand j’ai alerté sur ce sujet en interne, on m’a pris pour un fou », se souvient-il, début décembre 2023 :
« J’ai continué mes vérifications pour constater que les informations sur les risques sanitaires étaient falsifiées dans 93 documents, des cartes, des présentations… Des informations manquantes qui, pour 25 documents, présentaient des risques immédiats pour les patients ! »
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