C’est ce qu’on appelle un badbuzz. Faire parler de soi, mais en mal. L’agence de communication strasbourgeoise Cera Interactive en fait l’amère expérience. Sauf qu’elle ne peut s’en prendre qu’à elle-même.
Une critique ? On vous compare à une prostituée
Tout commence lundi 2 mars lorsque l’agence publie un article « Pourquoi certains sites sont facilement piratables ». Le texte critique le CMS, c’est-à-dire les systèmes de Content Management Systems (système de gestion de contenu en français) qui permettent d’administrer des sites facilement via WordPress, Joomla! ou Drupal. L’agence prend l’exemple du site de centre contre le cancer Paul Strauss, qui avait été piraté 48h entre le samedi 21 et le lundi 23 février. Cera Interactive en profite pour descendre le concurrent qui l’a réalisé.
L’article est critiqué car jugé simpliste et peu professionnel. Et visiblement les rédacteurs n’aiment pas la critique. Lorsqu’une internaute pointe sur le réseau social Twitter la faiblesse du texte en le comparant à une production du site satirique Le Gorafi, l’entreprise insinue qu’elle ressemble à une prostituée sur ses photos.
https://twitter.com/CeraInteractive/status/572682288250654720
Ni de une, ni de deux, la Toile prend la défense de la jeune femme et dénonce le caractère abject de la réponse. Une réaction qu’aurait pourtant pu prévoir une agence spécialisée dans la création de sites l’informatique et la formation. Le mardi 3 mars dans la soirée, soit après plus de 24h d’avalanche de critiques, le tweet est toujours en ligne. L’agence continue de répondre aux internautes et à d’autres twittos au rythme de plusieurs messages par heure.
Bonsoir @CeraInteractive ! Vous n'avez pas honte ?
— Bastien Rabastens (@bastien_rbstns) March 3, 2015
https://twitter.com/alterhumaniste/status/572846065503883264
Autre effet du bad buzz, les internautes qui affluent sur le site, qui présente les prestations de Cera Interactive. La dernière réalisation exposée remonte à septembre 2014 et d’autres à 2010. Plus que la non-actualisation de ce « book », plusieurs observateurs et de twittos s’amusent de la qualité des productions. Chacun jugera.
Perso, ce qui m'a choqué le plus dans l'affaire @CeraInteractive c'est leur site. Genre, tu fais des sites et t'as "ça" ?! #SoOoold #Malheur
— Gian Marco Fusaro (@tanzen90) March 3, 2015
Entreprise qui contribue au rayonnement de l’Alsace
Sur son site, l’agence utilise le logo de la « Marque Alsace« , destinée à ceux « qui contribuent au rayonnement de notre région ». Comme ambassadeur, il y a mieux.
Aller plus loin
Sur les blogs de Mediapart : Cera Interactive : Dérive sexiste et misogyne sur Twitter, Badbuzz
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