Ancienne étudiante strasbourgeoise, Élise Magnin a lancé l’application MesVoisins.fr en septembre 2007. Encore en phase de lancement, l’application cherche à démontrer son utilité pour connecter les personnes habitant dans un même quartier, afin qu’ils puissent se prêter une perceuse ou s’échanger des coups de mains. Depuis mars, les quartiers de Strasbourg sont disponibles aux utilisateurs et l’application espère obtenir 20 000 Strasbourgeois connectés. L’application parviendra-t-elle à créer une brèche dans les murs qui existent entre les voisins ? Élise Magnin explique le concept.
Comment est né Mesvoisins.fr ?
J’ai effectué mon stage de fin d’études à Berlin dans la start-up nebenan.de. En tant qu’un des premiers membres de l’équipe, j’ai beaucoup appris et j’ai contribué à en faire le plus grand réseau social pour voisins d’Allemagne. Convaincue par l’impact social d’une telle plateforme, j’ai décidé d’importer le concept en France et de créer mesvoisins.fr. Christian Vollmann, l’un des fondateurs de nebenan.de et P-DG de Good Hood GmbH, a tout de suite été emballé par l’idée et m’a proposé son aide ainsi que le soutien technique et financier de l’équipe allemande. En septembre 2017 nous avons alors fondé mesvoisins.fr et je me suis entourée d’une équipe française, Agathe et Pol, afin de développer la plateforme à Paris puis dans toute la France.
Comment ça fonctionne ?
Mesvoisins.fr est un réseau social disponible sur ordinateur ou via application iOS ou Android. L’idée, c’est de connecter les habitants d’un même quartier entre eux. La plateforme permet d’abord les petits services entre voisins : garder un chien, emprunter une perceuse, arroser une plante. Il y a aussi un volet social, avec l’organisation d’événements ou de fêtes entre voisins. Certains vont faire du sport ensemble, ou se retrouvent entre parents : les initiatives viennent vraiment des internautes. Enfin, le site permet d’obtenir des recommandations, pour un dentiste ou un coiffeur. Le principe est tout simple : l’utilisateur donne son nom, son adresse, puis son profil est vérifié, via l’envoi d’une carte postale avec un code, ou par l’envoi d’un justificatif de domicile. Il n’y a vraiment pas de profil type, nous avons des hommes comme des femmes, entre 20 et 65 ans.
Est-ce une plateforme gratuite ?
Oui, c’est très important pour nous qui sommes une entreprise sociale de toucher le plus de personnes possibles, en proposant la gratuité du service. Pour l’instant, nous nous finançons grâce à des investisseurs privés. A terme, l’idée est d’intégrer des commerçants ou des médecins à la plateforme, en les faisant payer pour accéder au site. Nous respectons bien évidemment la loi concernant la protection des données et ne revendons pas les données fournies. L’application est signé Good Hood GmbH et hébergée en Allemagne en raison du support technique que nous fournit cette société.
Nous avons déjà 1 500 voisins à Strasbourg depuis le lancement mi-mars, principalement dans les quartiers Wacken, cathédrale et au Neudorf. Depuis notre lancement en septembre 2017, nous nous développons peu à peu dans les grandes villes de France, à Paris où nous avons 35 000 utilisateurs, mais aussi Marseille, Nantes, Toulouse, Lille ou encore Nice.
En quoi est-ce important de proposer un tel service à Strasbourg ?
Moi-même, je viens d’un petit village, et je me suis rendu compte en arrivant à Strasbourg pour mes études à Sciences Po que je ne connaissais pas les gens de mon immeuble. En Allemagne, le système est assez développé. C’est de là qu’est venue l’inspiration, quand je suis partie travailler à Berlin, à ma sortie d’un Master Management projets à l’international. Je me suis dit qu’on avait aussi besoin de ce service en France, et j’ai lancé le site.
Aujourd’hui, on connaît rarement nos voisins, nous avons perdu l’habitude de parler facilement aux inconnus. Passer par internet permet de briser cette barrière, de reconnecter les gens en ligne. Le site favorise aussi les échanges intergénérationnels et interculturels, entre gens qui ne se seraient pas nécessairement parlé sinon. Pour nous développer, nous comptons désormais sur le bouche-à-oreille… entre voisins notamment.
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