Aujourd’hui, piquer une tête dans l’Ill à Strasbourg est prohibé par un arrêté municipal. La Ville souhaite mettre fin à la prohibition en ouvrant une portion d’environ 2 kilomètres à la baignade, d’ici à l’été 2019. Les contours de la zone concernée sont encore vagues. Elle pourrait s’étendre de la Grande mosquée jusqu’au quartier de la Montagne verte. Le tracé passera par l’Herrenwasser, un lieu de baignade très populaire jusqu’au milieu du siècle dernier.
Des doutes sur la qualité de l’eau
Mais les porteurs du projet font face à un obstacle de taille : la qualité de l’eau de l’Ill. L’année dernière, une compétition de nage en eau libre dans le canal du Rhône au Rhin (qui se jette dans l’Ill au niveau de l’Elsau) avait dû être annulée en raison d’une pollution trop importante. Pour l’instant, la Ville ne peut fournir aucune étude de grande ampleur attestant que la portion choisie est adaptée à la baignade. Jean-Baptiste Gernet, adjoint à la Ville de Strasbourg en charge des mobilités alternatives, reste optimiste :
« On se donne une année pour réaliser le « profil de baignade », qui définira si le lieu peut vraiment être ouvert au public. Les premières analyses que nous avons eues entre les mains sont encourageantes. »
La mairie assure que les travaux d’adaptation des berges de l’Ill respecteront l’environnement. Elle exclut tout bétonnage de la zone. Un simple fauchage de la végétation ainsi que la construction d’ouvrages amovibles sont prévus.
Une piscine flottante sur l’Ill ou le Rhin
D’ici à 2020, la mairie souhaite également développer une piscine flottante. Pour rappel, il s’agit d’une barge creuse dans laquelle est installé un bassin d’eau indépendant ouvert à la baignade. Deux lieux pourraient accueillir l’installation. Il pourrait être installé sur l’Ill, derrière les ponts couverts, à proximité du musée d’art moderne, ou bien sur le Rhin, en face du Jardin des deux-rives. La Ville n’a pas prévu d’assumer les coûts de construction et d’entretien de cette hypothétique piscine flottante, comme l’annonce Jean-Baptiste Gernet :
« Le projet fera l’objet d’un financement privé. Il s’agit d’une construction qui pourrait coûter cher. Cependant, on peut très bien imaginer que l’investissement engagé soit contrebalancé par une activité nocturne ou de restauration sur le lieu. »
Aucune date d’ouverture n’est évoquée. La Ville prévoit de lancer un concours d’esquisses d’ici au printemps 2019, suivi d’un appel à projets l’été suivant.
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