Ils sont jeunes, ils sont tous des habitués des soirées strasbourgeoises et ils ont tous déjà pas mal d’expérience dans leur domaine. Voici Fabien, Julie, Philippe, Elise et Thibaut, tous rêvent d’un nouveau lieu à Strasbourg, plus garage que la Laiterie mais plus grand que le Mudd Club. Alors quand la Ville de Strasbourg a lancé un appel à projet pour le « Petit Garage » de la Coop au Port-du-Rhin, un local de 447 m², ils ont foncé.
Ils ont même trouvé un nom : La Grenze, la frontière en allemand. C’est Fabien Huchelmann qui détaille le projet :
« La Grenze sera une salle de concerts, un lieu de clubbing, une cantine populaire pour le quartier, un lieu culturel et d’exposition et un accueil pour des activités périscolaires… Ce sera un lieu mixte. Ouvert sur le quartier, son fonctionnement sera coopératif et démocratique, les habitants seront associés, nous pratiquerons la codécision au quotidien grâce à des propositions discutées en « collèges » (habitants, public, collectivités, artistes…). Chacun pourra devenir coopérateur en achetant une part sociale, les bénéfices de la structure seront réinvestis. »
« Strasbourg a raté pas mal de dates à cause d’un manque de salle intermédiaire »
La petite équipe planche sur ce projet depuis mars. Programmatrice en Alsace, Julie Goulon fait le constat d’un manque :
« Je programme des groupes de rock indépendants depuis 10 ans et à chaque fois c’est la galère, les salles à disposition sont soit trop grandes comme la Laiterie, et donc trop chères, soit trop petites et donc pas assez rentables et techniquement pas suffisantes pour faire venir nombre de groupes. Strasbourg a raté pas mal de dates à cause de ça. On a besoin d’une salle composite de 300 à 400 places, avec notre projet on va parfaitement s’insérer dans l’offre strasbourgeoise. »
Même discours pour Élise Hausherr, actuellement en charge de la cuisine de l’hôtel Graffalgar :
« On va proposer une cuisine simple de saison et pas chère, des plats entre 5 et 10€ pour que tout le quartier ainsi que les artistes qui s’installeront à côté puissent venir régulièrement. On sera dans l’esprit des cantines ouvrières, même si on adaptera aux goûts d’aujourd’hui. Par exemple, tous les plats seront “veganisables”. Ça n’existe pas à Strasbourg. »
Dans sa phase de lancement, en janvier 2020, La Grenze prévoit de proposer deux concerts par semaine et une soirée clubbing, un service de restauration à midi avec des brunchs le week-end, plus des ateliers avec les enfants et les habitants du quartier. Économiquement, la petite équipe a fait ses calculs, accompagnée par Alsace Active et normalement, l’activité devrait être en mesure de s’auto-financer, un argument de poids dans leur projet qui ne demande aucune subvention de fonctionnement.
Le lauréat de l’appel à projets pour le « Petit Garage » sera connu dans quelques semaines. Avant ça, la petite équipe espère provoquer l’adhésion des Strasbourgeois autour de La Grenze et scrupte de près le nombre de « likes » sur leur page Facebook.
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