Distanciation sociale entre les 99 élus oblige, le conseil de l’Eurométropole se réunira désormais au Palais de la Musique et des Congrès. Et ce jusqu’à décembre au moins.
Des sous face à la crise économique
Ce vendredi 25 septembre, l’assemblée des 33 communes doit voter plusieurs dispositifs d’aide économique. C’est un sujet sur lequel les écologistes et leurs alliés sont attendus au tournant par les milieux économique et l’opposition de droite se sent plus légitime. Pour le dernier vendredi avant les élections sénatoriales, l’agitation devrait donc être de mise. C’est l’ultime occasion d’envoyer des messages aux grands électeurs, des élus locaux, surtout que plusieurs listes de centre-droit sont en concurrence. L’opposition métropolitaine s’est éparpillée. On retrouve des élus « Les Républicains » dans quatre groupes, deux de la majorité et deux d’opposition (voir notre article).
La nouvelle majorité écolo-centriste de l’Eurométropole n’a pas remis en cause les mesures décidées en juin, notamment la baisse de la cotisation foncière des entreprises (CFE) d’un tiers, soit 3,6 millions d’euros de manque à gagner. Au programme ce vendredi, des exonérations de loyers similaires à celles du conseil municipal de lundi, mais aussi un million supplémentaire injecté dans les dispositifs d’aides que le Conseil départemental a pu engager dès le mois de juin. La contribution de l’Eurométropole est de 500 000 euros à destination des associations et autant pour les entreprises de moins de 50 salariés. Ces sommes visent à indemniser les associations en cas d’annulations d’événements ou au contraire de surcroît d’activité. Pour les entreprises, elles couvrent 30% des frais de travaux d’adaptation de locaux.
Office de tourisme et Europe
Les différentes décisions d’ordre économique concernent également la subvention annuelle de l’office de tourisme. En janvier, seule la moitié de la somme était versée, laissant le soin à la future équipe d’entamer des réformes de gouvernance et stratégiques. Le confinement et le report des élections a repoussé ces objectifs. Ainsi, le reste de la subvention de 1,36 millions d’euros sera versé pour boucler l’année. De quoi calmer le jeu avant l’assemblée générale de l’office de tourisme prévue le 2 octobre, où il faudra désigner un nouveau président. Il s’agit du principal instrument pour gérer la politique touristique locale (3,31 millions d’euros de budget) à Strasbourg, mais les différents audits récents ont indiqué qu’il ne fallait pas que les élus en charge du tourisme en prennent la présidence rémunérée, au risque de créer une gestion de fait, voire des prises illégales d’intérêt. L’occasion pour l’opposition d’interroger la présidente Pia Imbs (sans étiquette) sur sa vision des choses.
En fin de conseil, la question européenne revient avec une énième motion de soutien aux sessions du Parlement européen à Strasbourg, comme à la Région, la Ville ou le Département. Jusqu’à ce mandat une « union sacrée » de façade existait sur la défense de la « vocation européenne de Strasbourg », en dépit des rivalités politiques en coulisses. Mais l’opposition strasbourgeoise a frontalement médiatisé et attaqué le refus de la maire Jeanne Barseghian (EELV) d’un nouveau prix proposé par un jeune institut privé autrichien. Le think-tank « The innovation in politics institute » aurait fait de Strasbourg sa première « capitale européenne de la démocratie » pour 2021. Contactée par Rue89 Strasbourg, la structure a indiqué que le prix n’était pas assorti d’un chèque de 10 millions d’euros, ce qui était une des critiques strasbourgeoise. La polémique se répétera-t-elle à l’assemblée des 33 communes ?
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