On le croyait mort et enterré, mais non, il bouge encore ! Le Grand contournement ouest (GCO) a de zélés défenseurs dans les milieux économiques, si bien que la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) du Bas-Rhin est partie en croisade depuis la rentrée pour faire mentir les annonces mortifères sur cette autoroute qui ont émaillé le mois de juin 2011. En résumé, malgré les tentatives de Philippe Richert, président du Conseil régional pour accélérer le processus, le changement de majorité au gouvernement a sérieusement écorné les chances du GCO, qui ne trouvait plus de soutien à la tête de l’État, surtout en cette période de disette. Puis on apprend que le concessionnaire, Vinci, aurait eu du mal à boucler le tour de table du financement. Le groupe de BTP a mollement démenti.
Bref, manque de soutiens politiques, manque d’argent, le GCO, promis depuis les années 70, semblait être une solution définitivement écartée pour désengorger l’A35. Le maire de Strasbourg, Roland Ries ne parlant plus aujourd’hui que « d’intermodalité », en passant un peu vite sur la situation actuelle, des réseaux loin de permettre à tous d’utiliser les transports en commun et une autoroute au bord de l’implosion chaque matin et tous les soirs…
Dès juillet, la CCI avait lancé une pétition sur le web, signée aujourd’hui par 1500 personnes, pour montrer que l’institution n’entendait pas abandonner le combat pour le GCO, contrairement à Vinci. Aujourd’hui, la CCI publie ce qu’elle présente comme un « document de référence », faisant la synthèse des études disponibles.
Le document « GCO, tous gagnants » de la CCI
Le GCO, « rentable si le report des poids-lourds est garanti »
Pour Jean-Luc Heimburger, président de la CCI, il n’y a que trois scénarios possibles désormais :
« Sans GCO, c’est l’implosion. Les déplacements domicile-travail migrent vers des transports collectifs bondés et le trafic de transit continue d’augmenter sur l’A35 déjà surchargée, au détriment des fonctions d’échange vitales pour l’agglomération. Soit le GCO est réalisé dans les conditions du cahier des charges initial de la concession, et alors on ne fait que retarder le problème. En 5 à 10 ans, on retrouvera la situation antérieure d’encombrement et de pollution. Donc nous portons un projet qui propose de réaliser le GCO, en l’accompagnant d’une politique sur les transports, comme l’interdiction du transit poids lourds sur l’A35, plus de transports collectifs, l’optimisation du fret… »
Forte de ces conclusions, la CCI demande que soit relancé le contrat de concession du GCO, « en intégrant des engagements de transferts de trafics de transit de l’A35 », ce qui selon la Chambre permettrait d’améliorer la viabilité économique de l’autoroute de contournement, dépendante des péages. Voilà qui pourrait lever les barrières économiques au projet selon la CCI. Vinci a besoin de trouver 755 millions d’euros d’investissement, pour un projet qui devrait accueillir un maximum de 50 000 véhicules par jour.
La Ville de Strasbourg se prononcera sur cette étude lundi, alors que doit être examiné l’ordre du jour du prochain conseil de CUS.
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