Les présidents de la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) d’Alsace, de la Chambre de métiers d’Alsace et de la Chambre d’agriculture d’Alsace (ouf !) se sont retrouvés lundi à Strasbourg pour déclarer leur opposition commune à la fusion de l’Alsace avec la Lorraine et la Champagne-Ardenne dans le cadre de la réforme territoriale. Jean-Louis Hoerlé, Bernard Stalter étant de droite et Jean-Paul Bastian ancien de la FNSEA, il aurait été étonnant qu’il en soit autrement.
En février 2013, la CCI de Strasbourg était déjà intervenue dans le débat politique en prenant la tête du lobby en faveur du Grand contournement ouest (GCO). L’argumentaire d’alors était en résumé que les « forces économiques » ont besoin d’axes de transport dégagés pour fonctionner. Bon. Mais là quels sont les argument des agriculteurs, des artisans, des commerçants et des entreprises pour s’opposer à une réforme institutionnelle ?
La Champagne regarde vers Paris, l’Alsace vers Berlin
Dans un communiqué, les trois chambres consulaires indiquent :
« Tout le monde semblait d’accord avec l’objectif annoncé de cette réforme : aboutir à des régions fortes afin d’être plus compétitif. En clair cela veut dire mutualiser les moyens des uns et des autres au service d’une stratégie concertée. Mais pour réussir à se rassembler autour d’objectifs communs – ce sera le premier travail des nouvelles régions – il faut un minimum de logique économique et territoriale dans les périmètres concernés. C’est pour cette raison qu’une grande région «Alsace-Lorraine-Champagne Ardenne», dépourvue de cohérence, ne sera pas viable. »
Les présidents déplorent également que la simplification administrative ne soit pas au menu de cette réforme. Et, comme Éric Senet, chef d’entreprise strasbourgeois, l’exprimait en juin ici-même, ils pointent que cette réforme ne promet de réaliser aucune économie.
En outre, Jean-Louis Hoerlé, Bernard Stalter et Jean-Paul Bastian font remarquer que l’économie de la région Champagne-Ardenne est tournée essentiellement vers Paris et le Nord tandis que celle de l’Alsace regarde outre-Rhin.
Du coup, ils lancent une opération baptisée « L’Alsace Ma Région », dépossédant ainsi les Alsaciens qui ne voient aucun inconvénient à fusionner les régions, et rejoignent le mouvement de contestation à la réforme territoriale mené par l’UMP locale. Après quelques hésitations, toute la droite se retrouve désormais sur l’objectif de garder l’Alsace seule, en fusionnant seulement les départements et le conseil régionale.
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