Rares sont les partis à encore proposer des « Universités d’été » où tous les adhérents voire les sympathisants sont invités à discuter et à débattre des orientations politiques de fond. Avec le nom moins scolaire de « Journées d’été », c’est pourtant le choix du Parti vert européen et de son alter ego français, Europe Écologie – Les Verts (EELV).
Les deux formations ont pour la première fois choisi Strasbourg et le centre culturel Saint-Thomas à l’entrée de la Robertsau, rue de la Carpe-Haute. En ligne de mire, se jouent les élections européennes de mai 2019, pour lesquelles Yannick Jadot sera la tête de liste en France. Les autres partis n’ont pas encore choisi leur figure de proue.
Quel discours en 2018 ?
Quel bilan européen pour les 52 eurodéputés écologistes dont six Français ? Mais surtout comment concevoir l’engagement politique écologiste, à l’heure où tous les partis ou presque s’en réclament. En 2017, EELV a perdu tous ses députés à l’Assemblée nationale et n’a pas présenté de candidat à l’élection présidentielle, suite à son ralliement à Benoît Hamon. La formation désormais est concurrencée à gauche sur ses thématiques par la France insoumise ou Génération.s. Signe d’ailleurs que chaque formation se concentre sur elle-même en cet été 2018, le Parti communiste et la France insoumise font chacun leurs universités d’été le même week-end, à Angers et Marseille.
Quant à la présence de Nicolas Hulot au gouvernement, elle perturbe aussi l’attitude à adopter : faut-il encourager celui qui a failli être le candidat écologiste en 2012 pour obtenir quelques avancées ou au contraire saper toute la crédibilité écologiste du gouvernement Macron-Philippe pour en tirer partie ?
Ateliers et plénières
C’est par de nombreux ateliers, dont les thèmes font parfois écho aux débats que l’on connait à Strasbourg ou en Alsace, que vont tenter d’y répondre les participants. Au programme notamment : l’accès au logement dans les métropoles, Villes et territoires sans perturbateurs endocriniens, l’accueil des migrants et réfugiés, la sécurité nucléaire, les sociétés coopératives, le Concordat et la laïcité, les plans climat, lutter contre la pollution de l’air, le vélo, la politique agricole commune, etc.
Entre ces moments en plus petit comité, quatre réunions plénières de 2 heures, où rien d’autre n’est prévu dans le centre, doivent tenter la synthèse de ces idées. La première en ouverture jeudi peu après 10h (Quel projet de société pour l’écologie et les solidarités ?), deux le vendredi à 14h (penser la décolonisation de la nature) et 19h30 (les victoires de l’écologie) et une dernière en anglais le samedi à 14h (les défis européens et les réponses vertes).
Parmi les orateurs attendus pendant ces trois jours : le maire de Grande Synthe Damien Carême, l’économiste Thomas Porcher, la journaliste Marie-Monique Robin ou des responsable associatifs et militants (Greenpeace, Ligue de protection des oiseaux, Act Up, L214), l’eurodéputée et ancienne candidate à la présidence de la Commission européenne, Ska Keller.
Vendredi à 13h30, le discours de Yannick Jadot devrait donner le ton de sa campagne à venir. Pour le moment, il a surtout répondu à des interviews où il se démarque des mouvements de Benoît Hamon et de Jean-Luc Mélenchon.
Un samedi plus européen, avec un coucou aux anti-GCO
Le samedi, le programme est un peu plus léger et se termine à 18h. Mais cette dernière journée est consacrée aux enjeux européens. Cinq ateliers seront traduits en anglais à destination de participants non-francophones : sur l’ubérisation et la précarisation du travail, le féminisme, un réseau social vert (Tilt!), les inégalités en terme d’éducation et enfin les campagnes numériques.
Pour ce dernier jour, les eurodéputés ont d’ailleurs prévu de faire un tour à 11h30 entre Ernolsheim-Bruche et Kolbsheim, à côté de la Zone à défendre (Zad) où se déroule le troisième festival des Bishnoï en opposition au Grand contournement ouest (GCO) de Strasbourg.
Les journées d’été sont ouvertes à tous, pour un tarif de 40€ ou 15€ pour les étudiants et chômeurs. Quelques invitations « suspendues » ont déjà été payées en avance par certains militants pour celles et ceux qui n’ont pas les moyens de régler. Les organisateurs attendent environ un millier de personnes pendant ces trois jours.
Sur place une restauration proposera des menus végétariens (15€ le midi et 12€ le soir) et à grignoter à toute heure. Le végétarisme d’ailleurs, est-il un régime durable à l’heure des circuits courts ? Ce sera le thème d’un des ateliers : alimentation végétale ou relocalisation agricole ? (vendredi de 9h à 10h30)
Des visites strasbourgeoises
Pour sortir un peu du centre verdoyant Saint-Thomas, trois visites sont prévues. La première le jeudi de 14h à 18h à Schiltigheim avec la maire écologiste élue en avril Danielle Dambach, une deuxième le vendredi dès 9 heures au Parlement européen avec les collaborateurs politiques, et enfin le samedi après-midi à l’écoquartier Danube avec l’adjoint au maire à l’urbanisme, Alain Jund.
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