Après avoir rappelé que la manifestation de samedi 22 octobre en hommage à Lola, une adolescente tuée dans des circonstances horribles, était organisée par une faction de l’extrême-droite alsacienne, notre journaliste Guillaume Krempp s’y est rendu afin d’évaluer la mobilisation et de prendre quelques photos.
Sur place, des membres de Strasbourg offender, un groupuscule de hooligans néonazi et violent évoluant en marge du Racing Club de Strasbourg Alsace (RCSA), étaient présents et ont reconnu Guillaume. Ils l’ont immédiatement entouré pour l’intimider avant de le menacer. « Tu as de la chance qu’il y ait du monde, sinon on t’aurait déjà cassé les dents », lui a soufflé l’un d’entre eux tandis qu’un autre lui reprochait d’avoir fait un article sur son frère, arrêté dans le cadre d’une enquête pour trafic d’armes, et menaçait de le frapper immédiatement.
La peur et les pressions, techniques des groupes fascistes
L’échange a duré de longues minutes, alors que le rassemblement d’environ 80 personnes en hommage à Lola se déroulait avec notamment une prière. Guillaume doit son salut au caractère public de la manifestation et à la présence de confrères, dont notamment le reporter de France 3 Alsace. Mais que ce serait-il passé si notre journaliste avait été mis à l’écart ou s’il avait rencontré ces nervis d’extrême-droite seul ? Nous préférons ne pas y penser.
Ces menaces et ces intimidations visent à faire taire Guillaume, dont le travail sur les hooligans en Alsace, et leurs ramifications avec le grand banditisme, est unique en Alsace. Les membres de Strasbourg offender s’imaginent sans doute que tout peut se résoudre avec des coups de pression et par la peur, c’est la stratégie bien connue des groupes fascistes. Déjà en 2017, notre confrère de Rue89Lyon, Laurent Burlet, avait été menacé par l’extrême-droite lyonnaise, qui était allée porter ces menaces à son domicile. L’extrême-droite n’aime pas la lumière sur ses agissements, ses militants savent très bien que c’est dans l’ombre qu’ils progressent.
Cette tentative de pression ne fonctionnera pas. D’abord parce que toute la rédaction de Rue89 Strasbourg est solidaire avec Guillaume, ensuite parce qu’il est plus que jamais déterminé à continuer son travail, qui démontre une nouvelle fois l’acuité de son utilité publique. Une plainte contre ces menaces a été déposée dès ce lundi auprès de l’Hôtel de police de Strasbourg.
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