En démocratie, si vous ne pouvez pas changer de programme, changez de peuple ! C’est la stratégie de Jean-Philippe Vetter, candidat déclaré du parti de droite Les Républicains pour les élections municipales de Strasbourg en mars 2026, présentée jeudi 27 mars à la presse.
Car si Les Républicains oscillent entre Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, et Laurent Wauquiez, ancien président de la Région Rhône-Alpes, les Strasbourgeois évoluent plutôt entre la gauche et le centre-droit. Pour éviter de se faire corneriser par une alliance entre les socialistes et le bloc central, Jean-Philippe Vetter appelle à la mobilisation d’un électorat qu’il estime plus proche de lui : les commerçants et les artisans.
L’appel à 11 000 électeurs potentiels
« Il doit y avoir 9 000 commerçants et environ 2 000 artisans qui travaillent tous les jours à Strasbourg », estime Jean-Philippe Vetter :
« Ils vivent à Strasbourg de 9h à 19h et s’ils habitent dans une autre commune, ils n’auraient pas leur mot à dire sur la politique municipale ? C’est injuste. Je prévois donc de leur faire connaître la procédure qui leur permettra de voter à Strasbourg en mars 2026, pour qu’ils s’expriment sur la politique menée en ville. »
Cette procédure, c’est celle permise par l’article 11 du Code électoral qui permet à toute personne qui paie des impôts locaux sur le territoire d’une commune de s’y faire inscrire sur les listes électorales, même s’il s’agit d’impôts payés à titre professionnel comme la contribution foncière des entreprises.
Car Jean-Philippe Vetter en est persuadé, les commerçants et les artisans ne voteront pas pour Jeanne Barseghian et les écologistes en 2026, même si le centre-ville de Strasbourg n’a jamais autant accueilli de visiteurs selon un bilan présenté en mars par la municipalité. Jean-Philippe Vetter se fait le relais de celles et ceux qui trouvent que le centre-ville s’est dégradé durant le mandat de Jeanne Barseghian, parce qu’il y a trop de mendicité, trop de sans-abris et pas assez de places de parking.
Le quartier cathédrale, ce coupe-gorge
Présent aux côtés de Jean-Philippe Vetter, le directeur de l’Hôtel Cathédrale, Jean-Marc Mura, a ainsi déploré que ses clients ne peuvent plus venir en voiture et qu’ils se font racketter par les mendiants sur le chemin. Antoine Ghiles, qui tient un estaminet rue Mercière, fustige « toutes les règles d’occupation du domaine public » qu’il doit respecter. Un autre commerçant du quartier de la Cathédrale détaille la « peur » d’un couple de venir au centre de Strasbourg avec leurs petits chiens, lui préférant désormais le centre de Colmar…
Tous ont cependant loué la rapidité et l’efficacité de la police municipale lorsqu’ils la sollicitent. Jean-Philippe Vetter a profité de l’occasion pour déplorer que la Ville de Strasbourg ait signé en 2021 la charte pour les droits des personnes sans-abri, qui prévoit que « tout habitat, quelle que soit sa forme, et les biens qu’il comprend, doivent être protégés ». Pour le conseiller municipal, cette charte empêche de faire place nette.
Chargement des commentaires…