L’heure est grave pour les jardins d’enfants. Jeudi 13 juin, le personnel de ces établissements sera mobilisé pour leur survie. En commission mixte paritaire, sept sénateurs et sept députés votent la loi Pour une école de la confiance. Le texte comporte l’obligation de scolarisation des enfants à partir de trois ans. Il menace donc l’existence même de ces structures atypiques très présentes en Alsace et qui accueillent les petits de 2 à 6 ans.
« Les jardins d’enfants Les tout petits d’Alsace, PlayGroup, les établissements Steiner à Strasbourg et à Colmar et le jardin d’enfants de Bischheim seront complètement fermés. Les autres enverront la moitié de leur équipe et resteront ouverts », affirme Aurélie Ira, co-présidente de la fédération nationale des jardins d’enfants.
Manifestation place de l’Etoile
Les sénateurs ont voté un amendement pour pérenniser tous les jardins d’enfants créés avant 2018. Mais la proposition n’a pas les faveurs des députés et du gouvernement, regrette Aurélie Ira, aussi directrice du jardin d’enfant Les tout petits d’Alsace : « Ils veulent nous donner deux ans pour nous transformer en école privée mais notre personnel n’a pas les qualifications pour travailler en écoles sous contrat… »
Mixité sociale, bilinguisme, même équipe pour les activités scolaires et périscolaires… Tels sont les arguments des soutiens des jardins d’enfants (comme nous le décrivions plus en détail ici) Ils ont manifesté place de l’Etoile à Strasbourg le 13 juin à 9h30 et devant l’Assemblée Nationale à 8h à Paris. « Il faut manifester, assure Aurélie Ira, l’arrêt de mort des jardins d’enfant sera peut être signé… » Pas sûr qu’ils parviennent à se faire entendre : ces structures alternatives à l’école maternelle reçoivent près de 800 enfants à Strasbourg et près de 10 000 bambins en France… pour 800 000 enfants par classe d’âge.
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