Il arrive parfois aux artistes d’avoir le trac. Devant un public, c’est normal. Vendredi 12 janvier à l’Espace Django, cinq groupes auront une autre raison d’être stressés : ils seront filmés et évalués pendant 30 minutes par un jury des Inouïs du Printemps de Bourges. À partir de leur prestation à cette « audition régionale », les groupes pourraient être sélectionnés pour bénéficier d’une année d’accompagnement, de perfectionnement, de promotion et d’une tournée nationale. Un ascenseur de rêve pour toute formation qui débute.
Cette année, le jury des Inouïs prévoit d’écouter pour l’Alsace Clément Visage, Dur Chaton et Flupke, que les lecteurs les plus attentifs de Rue89 Strasbourg connaissent déjà. La sélection régionale comprend en outre la rappeuse Loli Taï et le trio post-punk Terne.
Sorti de l’ombre en avril 2022, le trio mulhousien propose un rock musclé, guitare – basse – batterie assez classique, sur des voix anglaises qui alternent entre des hurlements et des mots à peine prononcés. Le résultat est un mix plein d’énergie, puissamment rythmé, très efficace grâce à l’expérience évidente des musiciens qui n’en sont pas à leur premier groupe.
Tout le reste de la sélection est strasbourgeois. Lolie Taï propose un rap très musical, chanté en français avec une voix très douce. Pas une note plus haute que l’autre, pas une insulte, le résultat est à la limite de la chanson pop, ou bien est-ce de la pop contemporaine ?
Le duo formé par Nico Moldav et Sophie Laronde, Dur Chaton, est également en lice pour le tremplin. Après avoir écumé les scènes pendant plus d’un an à partir d’un EP produit en quelques mois, Dur Chaton est prêt pour un nouvel envol (voir la présentation de leur album). Les sonorités doucement 80s de Nico Moldav et les paroles délicatement crues de Sophie Laronde vont-elles convaincre le jury des Inouïs ? Suspense.
Également au programme, un autre ovni de la scène électro strasbourgeoise, Flupke, alias Jérémie Revel. Avec ses sons piqués aux consoles de jeux des années 80s, Flupke propose des envolées électroniques joyeuses et rythmées, des bonbons sonores acidulés (voir la présentation détaillée) joyeusement régressifs.
Dernier arrivé sur la scène strasbourgeoise, en provenance de Nancy, Clément Visage est aussi à l’affiche de cette soirée décidément bourrée de talents. Seul sur scène, mais accompagné de son synthé et de sa guitare ultra-connectée, Clément Visage chante en français, avec un murmure hypnotique, sur une série de samples léchés. Le résultat est un condensé de chanson française pop contemporaine, précis et stylé.
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