Les infirmiers anesthésistes diplômés d’Etat (IADE) sont invités à se déclarer en grève ce mardi à Strasbourg comme ailleurs en France pour réclamer un « nouvel état statutaire » en réponse aux projets du gouvernement. Environ 2 500 infirmiers anesthésistes et leurs représentants, dont le Syndicat National des Infirmiers Anesthésistes (SNIA) et l’Union Fédérale Médecins, ingénieurs, cadres, techniciens CGT (UFMICT-CGT) se retrouvent pour une marche à Paris. Environ une centaine d’Alsaciens ont répondu à l’appel.
Sur les 9 547 infirmiers anesthésistes (chiffres du 1er janvier 2015 du SNIA) qui exercent en France, environ 90% seront mobilisés mardi d’après Christian Prud’homme, délégué syndical Force Ouvrière et ancien infirmier anesthésiste à Strasbourg. Le service normal des interventions chirurgicales programmées risque donc d’être perturbé mardi mais les urgences vitales restent assurées par au moins six infirmiers anesthésistes réquisitionnés au centre hospitalier universitaire de Hautepierre et six autres également au Nouvel Hôpital civil.
Une profession intermédiaire qui inquiète
La nouvelle loi de santé de la ministre Marisol Touraine propose la création d’une profession intermédiaire entre les médecins et les professions paramédicales : les infirmiers de pratiques avancées (IPA), qui auront un niveau master reconnu avec une grille salariale spécifique et avantageuse. Christian Prud’homme explique la frustration des IADE face à l’émergence de cette nouvelle profession :
« La formation des infirmiers pratiques avancées (IPA) regroupe toutes nos compétences et est déjà reconnue au niveau master alors qu’elle n’existe pas encore. Les infirmiers anesthésistes diplômés d’Etat (IADE) suivent un cursus de formation sur sept ans depuis 1945 et c’est seulement depuis 2014 que nous bénéficions du grade master (M2) ».
Les IADE revendiquent donc une grille indiciaire équivalente à leur niveau de formation master, la « réaffirmation de leur priorité d’exercice au Service Mobile d’Urgence et de Réanimation (SMUR) », la reconnaissance de leur autonomie au bloc opératoire, la reconnaissance du niveau de pénibilité de la profession.
Face à cette nouvelle loi, les IADE prévoient d’interpeller les élus, de mobiliser sur les réseaux sociaux et de continuer les grèves. Christian Prud’homme justifie la mobilisation :
« La nouvelle loi de santé a été adoptée le 17 décembre, il n’est donc plus possible de revenir dessus. Mais nous restons mobilisés pour faire pression sur les décrets d’application ».
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