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Indignation à la police judiciaire de Strasbourg après l’éviction d’un directeur marseillais

La plupart des policiers de la police judiciaire de Strasbourg ont brièvement manifesté vendredi contre l’éviction d’un de leurs chefs, dont les troupes s’étaient fortement mobilisées contre une réforme en cours. Des manifestations similaires ont eu lieu dans d’autres commissariats de France.

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Indignation à la police judiciaire de Strasbourg après l’éviction d’un directeur marseillais

Une quarantaine de policiers de la police judiciaire (PJ) se sont rassemblés vendredi vers 16h sur le parvis de l’Hôtel de police de Strasbourg. Masques sur le visage, mentions « police judiciaire » barrées, ils ont protesté contre l’éviction d’un de leurs chefs, Éric Arella, directeur zonal de la PJ pour tout le bassin méditerranéen.

Les policiers ont reproduit la « haie du déshonneur » de la veille à Marseille avec des feuilles indiquant « Soutien total à M. Arella » Photo : PF / Rue89 Strasbourg / cc

Si ce limogeage a choqué les policiers enquêteurs, c’est parce qu’il intervient en punition après la visite humiliante jeudi à Marseille du directeur général de la police nationale (DGPN), Frédéric Veaux. Ce dernier a été accueilli par une « haie du déshonneur » par les policiers marseillais, en raison d’une réforme de la police qui vise à fondre les effectifs de la PJ et de la Police aux frontières avec ceux de la Sûreté publique. Une réforme dont les officiers de police judiciaire ne veulent pas entendre parler. Ils ont créé en août une Association française de la police judiciaire (AFPJ), en dehors de tout cadre syndical, afin de coordonner la résistance à cette réforme.

Les policiers estiment que l’existence de la police judiciaire est menacée par une réforme en cours Photo : PF / Rue89 Strasbourg / cc

Un gradé de la PJ strasbourgeoise est remonté :

« C’est quoi cette histoire ? On ne peut plus exprimer un désaccord sur une réforme qui va nous concerner au premier chef et dont on sait qu’elle aura des effets dévastateurs pour nos métiers, c’est ça ? Le ministre de l’Intérieur et le DGPN voulaient nous faire peur, on leur montre avec cette démonstration que nous n’avons pas peur et qu’en plus maintenant nous sommes en colère. »

Le mouvement d’opposition s’est structuré en dehors des syndicats de policiers Photo : PF / Rue89 Strasbourg / cc

Les personnels dédiés à la police judiciaire, environ 5 000 en France, craignent surtout d’être absorbés dans la masse des 140 000 policiers français dont la vaste majorité sont affectés à la sûreté publique. Le même gradé strasbourgeois détaille :

« Ce qui est en jeu, c’est la perte de nos spécialités en tant qu’enquêteurs. La police judiciaire, c’est toute une somme de métiers spécialisés, sur le crime organisé, sur le terrorisme par exemple, qui vont se perdre parce qu’on manquera toujours de personnels pour l’ordre public. »

Les craintes des policiers enquêteurs sont soutenues par une partie des magistrats, et notamment par ceux qui travaillent avec la PJ (procureurs, juges d’instruction…). Ils sont aussi soutenus par les syndicats de policiers, qui tentent de se raccrocher à la contestation. Xavier Dupin, secrétaire départemental d’Unité SGP Police, indique « soutenir les collègues. La méthodologie utilisée jusqu’ici par la direction générale pour faire avancer cette réforme, qui consiste à ne rien entendre de la base, ne peut pas continuer. »

Les policiers mobilisés ont prévu de mener d’autres actions visibles pour alerter et empêcher que cette réforme n’aille à son terme.


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