L’incident de 2014 à Fessenheim minimisé par EDF selon la presse allemande

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WDR ET SUDDEUTSCHE ZEITUNG

Une enquête conjointe de la radio publique WDR (West Deutsche Rundfunk) et du journal Süddeutsche Zeitung met en cause la sécurité à la centrale nucléaire de Fessenheim. Lors de l’arrêt d’un des deux réacteurs le 9 avril 2014 puis de second le 18 avril, EDF, qui exploite la centrale, avait indiqué qu’il n’y avait pas de danger pour les installations, car il s’agissait d’une fuite d’eau en dehors des installations nucléaires.

D’après les deux médias allemands, qui ont récupéré un courrier de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) qui demande des éclaircissements, la fuite était plus importante qu’annoncé. Elle a inondé trois couloirs. Dès lors, il était impossible d’activer les barres de commande qui permettent de stopper le réacteur numéro 1. L’expert allemand en sécurité nucléaire Manfred Mertins s’alarme dans le journal Süddeutsche Zeitung que ce courrier contient « l’information selon laquelle pendant environ trois minutes, la température du réacteur était hors de contrôle » et estime que l’équipe a alors piloté le réacteur pour ainsi dire « à l’aveugle ».

L’eau s’est aussi infiltré dans des armoires électriques, ce qui a bloqué les systèmes de sécurité traditionnels.

« L’équipe de crise a décidé d’arrêter le réacteur à l’aide d’une injection de bore (produit chimique) dans le système de refroidissement. Un élément qui n’apparaît pas dans le compte-rendu d’incident de la centrale »

Ce serait la première fois qu’une centrale nucléaire est arrêtée grâce à un produit chimique. Le 29 avril 2014, l’ASN expliquait dans son bilan annuel que la situation était « dans la moyenne des installations françaises ».

Le président de la République François Hollande avait promis que la centrale, la plus veille du parc français, serait fermée lors de son mandat, qui se termine en avril 2017.