JRS : la solution ficelée des cathos pour accompagner un demandeur d’asile
De son côté, JRS Welcome (pour Jesuit Refugee Service) propose aussi un cadre pour héberger des personnes seules. Mais en l’occurrence, exclusivement des demandeurs d’asile, pendant le temps que dure leur procédure.
« On parle plutôt de mise à l’abri d’ailleurs », explique Thomas Chandesris, coordinateur de l’antenne strasbourgeoise. « Car aussitôt qu’une place se libère dans les structures d’hébergement officielles, la personne sort de notre dispositif ». La mise à l’abri peut donc durer six à neuf mois, pendant lesquels six ou sept foyers accueillent à tour de rôle ces demandeurs d’asile, pour des périodes allant de six à huit semaines. Le critère le plus important : avoir une chambre à proposer et pas seulement un canapé.
C’est ainsi que Maëlys, jeune retraitée dont les enfants ont quitté le domicile, a pu accueillir trois demandeurs d’asile à quelques mois d’intervalle entre 2019 et 2020 (deux hommes et une femme), dans son appartement du Conseil des XV. Le fait que JRS soit une « structure solide » qui « fonctionne à l’international » l’a rassurée :
« On est accompagné par une personne tierce, on ne se sent pas seul, il y a tout un réseau. »
Au début de l’aventure en février 2018, 40 familles s’étaient engagées. JRS Strasbourg avait pu faire accueillir six demandeurs et demandeuses d’asile. Depuis, il y a eu le covid, l’arrêt total du dispositif à l’été 2020… et une timide reprise cet automne, explique Thomas Chandesris :
« Un planning (une boucle d’accueil, NDLR) est rempli, le deuxième est en train de se boucler et nous allons peut-être pouvoir en faire un troisième. »
Une fois les craintes passées, des rencontres qui marquent
En témoignant, Maëlys espère apaiser les craintes que le citoyen lambda pourrait avoir en ouvrant ses portes à un ou une totale inconnue :
« C’est vrai qu’on peut se demander si on va y arriver, ou si on aura des choses à se dire, ou tout simplement ce que ça va être d’avoir quelqu’un qui va s’installer chez nous, occuper la cuisine, etc. Mais pour nous, ça s’est toujours super bien passé. Grâce à la convention JRS, on détermine si on s’engage à des repas partagés, si la personne aura sa propre clé, etc. »
Elle retient des rencontres avec des personnalités « très différentes » :
« Tous venaient d’Afrique subsaharienne, un jeune homme était musulman, l’autre chrétien… Il nous a beaucoup parlé de la situation politique de son pays. Si la jeune femme parlait beaucoup moins, ils étaient tous très sympas et respectueux. »
Maëlys a aussi aimé créer des liens avec les différentes familles d’accueil, sentir une émulation collective avec des gens qui, comme elle, considèrent qu’il est nécessaire d’accueillir des personnes dans le besoin.
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