Dans un discours particulièrement virulent, Guy-Dominique Kennel, a appelé les élus du Bas-Rhin réunis en séance plénière lundi matin à s’opposer de toutes leurs forces à la réforme électorale, qui promet des cantons plus grands, représentés par un couple homme-femme de conseillers territoriaux (voir la carte ici) en 2015. Car le président du Conseil général a fait les comptes :
« Aujourd’hui le Bas-Rhin compte 44 cantons et 44 élus. En 2015, ce devrait être 23 cantons et 46 élus. Le nord-ouest du département compte aujourd’hui 4 élus et 4 cantons (Sarre-Union, Drulingen, La Petite-Pierre, Bouxwiller), demain ils seront 2 sur un seul canton (Ingwiller). Le nord-est est logé à la même enseigne avec aujourd’hui 4 élus et 4 cantons (Lauterbourg, Soultz-Sous-Forêts, Wissembourg et Seltz) et demain deux élus sur le seul canton de Wissembourg. Même chose au sud-ouest, avec 4 cantons (Villé, Saales, Schirmeck et Molsheim) transformé en un seul (Mutzig).
Par contre si l’on se penche sur Strasbourg et la CUS, les choses sont radicalement différentes. Aujourd’hui, il y a 15 élus et 15 cantons, 10 à Strasbourg et 5 sur la couronne. Demain, il y aura 10 cantons et 20 élus, dont 6 cantons et 12 élus pour Strasbourg.
Ainsi, en milieu rural, on divise par 4 le nombre de cantons et par deux le nombre des élus et en milieu urbain, on augmente le nombre de cantons et on multiplie le nombre des élus. »
Pour Guy-Dominique Kennel, le poids démographique des cantons n’aurait dû déboucher qu’à la création de cinq cantons urbains, pas six. Une « surreprésentation » inutile et issue d’un « charcutage du gouvernement et de leurs complices locaux » selon lui :
« Strasbourg sera consacrée Eurométropole et dans ce cadre, le Conseil général pourra être amené à lui transférer un certain nombre de compétences. Nous aurons donc un territoire urbain où les conseillers départementaux seront plus nombreux alors même que nous y exercerons moins de compétences… »
Guy-Dominique Kennel est « en campagne électorale »
Mais pour Raphaël Nisand, maire (PS) de Schiltigheim et conseiller général d’opposition, il ne s’agissait là que d’un discours de campagne électorale, en vue des élections sénatoriales, de la part de Guy-Dominique Kennel :
« C’est faux de dire que les cantons urbains pèseront trop lourd, c’est une posture politicienne… Il y avait 10 élus strasbourgeois, il y en aura 12, ce qui reflète la très normale poussée démographique de l’agglomération. En fait de séance plénière, il s’agissait d’un meeting UMP auquel M. Kennel nous a convié au Conseil général. Il a flatté les élus ruraux par un discours anti-ville. Quant aux accusations de « charcutage », c’est n’importe quoi. Dans mon cas, le canton de Schiltigheim fusionne au nord avec Bischheim, résultat de la seule possibilité prévue par les textes… »
Au final, le Conseil général a rejeté le nouveau redécoupage cantonal par 34 voix contre 9 voix pour (les 8 socialistes et 1 élue écologiste). Un vote de pure forme, puisque la nouvelle carte ne sera promulguée par le département qu’après un avis conforme du Conseil d’État.
Aller plus loin
Sur Rue89 Strasbourg : L’histoire sous le redécoupage des cantons à Strasbourg
Sur Rue89 Strasbourg : Redécoupage des cantons du Bas-Rhin : la droite débute la guerilla
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