Guitare, basse, batterie et basta. Une formation classique, mais qui a fait ses preuves. Ce trio d’instruments indispensable à tout bon groupe de rock’n’roll, Livingstone a choisi de l’exploiter de la façon la plus brute qu’il soit, en jouant à fond la carte des riffs de guitare fuzz et sur l’énergie déployée en concert, comme en studio.
Quelque part entre le blues rock des Black Keys, le stoner des Queens of the Stone Age, voire un heavy metal à la Wolfmother, le trio de power rock puise ses inspirations outre-Atlantique. Un « rock qui tache » à l’américaine que les Franciliens ont façonné à l’occasion de trois tournées dans le pays de l’oncle Sam, soit près de 70 dates.
Théophile Olivier, le bassiste du groupe se souvient :
« Entre 2014 et 2016, nous avons écumé les bars et les clubs du Sud des États-Unis. On s’est retrouvés à jouer dans des trous pommés du Mississippi ou de l’Alabama. Ca surprenait le public car la plupart n’avait jamais vu de Français de sa vie, mais l’accueil a été enthousiaste. Cette tournée avait un côté rustique, mais on a appris à jouer ensemble dans n’importe quelles conditions. »
Un album plus sombre
Après deux albums testés sur scène, Livingstone a décidé de changer d’approche avant d’enregistrer son troisième album Turn Bizarre, sorti sur le label Noa Music, le 29 novembre dernier. « Cette fois-ci, il y a un vrai travail de studio avec les réalisateurs », confie Théo. « Ce nouveau disque est également plus mature dans le sens où il est plus en phase avec ce qu’on vit, ce qu’on ressent », ajoute-t-il. Alors qu’avant, peut-être qu’on écrivait des chansons en essayant d’imiter ou de s’inspirer d’autres groupes. »
Pour leur première à Strasbourg, les trois de Livingstone interprèteront dans le caveau du Local – attention la jauge est limitée à une cinquantaine de personnes – un volet plus sombre et moins blues de leur palette musicale.
Une empreinte rock profonde qui a séduit William Beyou, le gérant du bar de la Krutenau, en charge de la programmation :
« On reçoit au bas mot cinq mails par jour, de groupes qui se manifestent pour jouer chez nous. Alors il faut que ça me plaise dès les premières minutes d’écoute ! Ils dégagent une certaine puissance vocale et instrumentale. Il ne manquait plus qu’un co-plateau local pour compléter l’affiche, que j’ai trouvé. »
Une voix « hyper profonde » en première partie
Ce « co-plateau local », cet artiste ancré sur le territoire strasbourgeois et assuré de ramener son public, c’est Hervé Andrione. L’ancien chanteur des Walk (world rock psychédélique) s’est lancé en solo depuis la séparation du groupe. « Il continue de faire des sets seul sur scène, précise William Beyou. C’est l’une des plus belles voix que je connaisse de la scène locale. »
La voix « hyper profonde » et les talents d’écriture d’Hervé Andrione, combinés à l’énergie crasse du trio Livingstone promettent une belle soirée de rock’n’roll. À vivre vendredi 28 février dans le caveau du Local.
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