Faut-il encore présenter The Brian Jonestown Massacre ? Ce groupe de San Francisco formé au début des années 1990 est devenu au fil des albums une figure emblématiques du rock psychédélique. Tous les ingrédients étaient réunis. Des influences mythiques (le Velvet Underground, les Jesus And Mary Chain…). Des albums à la pelle (18 sans compter les EP, albums live et compil’). Et un leader charismatique à problèmes (Anton Newcombe), dont les frasques violentes sous influence ont marqué la première décennie du groupe, suivies par des phrases chocs plus récemment.
L’odyssée d’Anton Newcombe
Mais c’est surtout depuis 2004 et DiG!, film documentaire qui suivait les destins croisés des Dandy Warhols et du Brian Jonestown Massacre, que le groupe a acquis une exposition bien méritée. Défendant coûte que coûte son indépendance, choisissant ses labels et créant le sien, puis s’exilant à Berlin pour enregistrer ses albums dans ses propres studios, Anton Newcombe, seul représentant rescapé du BJM des débuts, continue de tracer sa route, sous l’œil vigilant de son public. Virage pop, expérimentations baroques, il ne se refuse rien mais maintient la ligne directrice forte et psychédélique du groupe.
Il lorgne également de plus en plus vers la France, en multipliant les collaborations. Sur Musique de film imaginé, sorti en 2015, il fait reprendre du William Sheller à la française Soko. L’an passé, il pose sa voix sur « Istanbul Is Sleepy » de The Liminanas, avant de reprendre avec eux cette année « Two Sisters » des Kinks. Le concert du BJM à la Route du Rock cet été a d’ailleurs été l’occasion de voir Anton Newcombe accompagner les Liminanas le même jour pour un duo, avant de voir la formation complète en action, où ils n’ont pas hésité à chanter « Anemone » en français.
Un classique de plus sur la scène de La Laiterie
Et malgré des derniers albums qui n’ont pas toujours emporté l’adhésion totale (Something Else, dernier en date de cette année, n’a rien inventé), aller voir The Brian Jonestown Massacre sur scène en 2018, c’est surtout aller écouter de la très bonne musique, complètement intemporelle, et qui, quoiqu’on en dise, ne se démodera jamais. Et même si le leader reste coutumier des sorties médiatiques délicates (la dernière en date étant une blague de très mauvais goût sur le viol), on espère que le concert à la Laiterie de mardi sera l’occasion d’apprécier les talentueux musiciens dans ce qu’ils font de mieux : un rock psyché planant, élégant et totalement hypnotisant.
En première partie de ce groupe mythique (que La Laiterie semble enchaîner ces derniers temps), on retrouvera Dead Horse One. Ce groupe de Valence s’inscrit dans une veine similaire à leurs aînés, moins dans la finesse psyché peut-être mais définitivement biberonné au shoegaze des 90s, tant américain que britannique. Attention, début des festivités dès 19h30.
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