« Nous tenons à nos emplois, cette fermeture est un non sens », estime Mickaël Burck, délégué du personnel pour la CFDT. La direction du groupe Heineken avait annoncé sa volonté de cesser l’activité de la brasserie de Schiltigheim le 14 novembre, malgré un bénéfice net de 3,3 milliards d’euros en 2021.
Comme tous les ans, l’usine a cessé de produire de la bière entre Noël et le passage en 2023. Elle devait être relancée lundi 2 janvier. Mais à 4h du matin, une petite dizaine d’ouvriers en charge de la filtration et du brassage ont débuté une grève qui paralyse toute l’usine, pour demander l’annulation de la fermeture du site. Leur travail est indispensable au reste de la production. Les grévistes se servent d’un préavis illimité déposé dès novembre. La majeure partie des autres ouvriers ont été mis en repos par la direction, le personnel des bureaux lui, continue à travailler.
50 millions d’euros nécessaires pour sauver l’usine
L’intersyndicale CGT-FO-CFDT appuie ce mouvement spontané, et compte s’en servir pour mettre le groupe Heineken France sous pression. Mickaël Burck explique :
« Tous les matins à 7h on se réunit avec les grévistes et d’autres salariés, et on décide de ce qu’on fait le lendemain avant de l’annoncer à la direction dans la foulée. La direction nous a expliqué qu’elle devait investir 100 millions d’euros pour les sites de Mons et de Marseille, pour leur permettre de réaliser notre production actuelle en plus de la leur. Mais à Schiltigheim, il faudrait investir 50 millions d’euros pour rénover la brasserie et pouvoir continuer. Nous demandons que le groupe fasse cet investissement pour garder les 220 emplois de l’usine. »
Le syndicaliste évoque aussi l’enjeu écologique : « Avec les pénuries d’eau, il vaut mieux avoir plusieurs sites pour éviter de tout puiser au même endroit. » La prochaine réunion de négociation entre les organisations syndicales et la direction aura lieu le 12 janvier.
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