Rue89 Strasbourg : Strasbourg a-t-elle encore les moyens d’avoir une politique culturelle ?
Alain Fontanel : Dans cette période d’interrogation, de doute, de repli sur soi, la culture est plus une solution qu’un problème. Elle permet à l’individu de s’autonomiser et de développer son sens critique. La consommation de la culture a été bouleversée avec l’apparition du numérique. Il faut donc adapter l’offre et les moyens. On ne peut pas ignorer la crise financière, il faut à la fois s’adapter et faire en sorte que la culture ne soit pas la variable d’ajustement facile. D’ailleurs, le maire s’est engagé à sanctuariser le budget de la culture. Ça ne veut pas dire qu’on exonère la culture de tout effort.
Depuis 20 ans, il y a eu un glissement du centre de gravité des politiques culturelles de l’Etat vers les collectivités. Aujourd’hui, le budget consacré à la culture dans les villes c’est deux fois et demi le budget du ministère de la Culture ! À Strasbourg, il faut prendre en compte des spécificités : il y a une très grande diversité d’acteurs culturels, très nombreux, qui collaborent d’ailleurs plus qu’ailleurs et une offre très dense. Notre rôle, c’est de catalyser ces énergies et de créer un cadre favorable à la création.
Il faut aussi prendre en compte notre histoire : l’identité culturelle du territoire est faite de la présence très forte du livre, il y a l’art dramatique, très développé, avec le TNS, seul théâtre national hors Paris, le Maillon, les TAPS. Il y a la musique classique, on a une tradition forte des harmonies en Alsace avec un taux d’harmonies et de pratiques en amateur de la musique classique en groupe qui est le plus élevé de France. Et évidemment une tradition du cabaret, du café-théâtre avec La Choucrouterie, Le Kafteur, Les Scouts, ça fait partie de la vitalité des spécificités du territoire.
« Le grand absent des politiques culturelles est le public »
Mais il y a un élément qui me frappe : le grand absent des politiques culturelles est souvent le public ! Depuis la fin des années 80, il y a eu un vrai désenchantement. Les politiques culturelles étaient censées ouvrir la culture au plus grand nombre et aux grandes œuvres de l’humanité. Depuis Jack Lang et la décentralisation culturelle, les villes ont construit de nouveaux équipements. À Strasbourg, nous avons La Laiterie, Pôle Sud, les médiathèques dans les quartiers, le théâtre d’Hautepierre, etc. Mais les études ont montré que ça n’avait pas influencé d’un iota la répartition des publics. C’est questionnant… Si on prend le spectacle vivant, le non-public est majoritaire ! 75% des Français ne vont jamais de toute leur vie à un concert ! Pour l’opéra, on parle de 96% des Français !
En 10 ans, l’Orchestre a perdu 34% de ses abonnés, le TNS a perdu, en cinq ans, un quart de ses spectateurs, en cinq ans encore, le TJP a vu son public divisé par deux.
Là, vous parlez tout de même de microcosmes, de cultures très spécifiques, ne faudrait-il pas ouvrir un peu plus le champ d’actions ?
J’appelle ça le syndrome du Festival de musique qui a perdu un tiers de ses spectateurs en dix ans : quand on vieillit entre soi, on finit par mourir. Ce syndrome, il guette tous les acteurs culturels à Strasbourg. Il faut croiser les styles, les pratiques et les publics. Mais il faut y aller par étapes pour ne pas dérouter les habitués. Il faut donner plus de visibilité, identifier de nouvelles formes de représentations artistiques, utiliser le numérique comme vecteur de médiation culturelle, ce qu’on va faire au Shadok, faire plus d’action hors-les-murs.
On sait que l’une des principales barrières, c’est le caractère intimidant d’un lieu. On avait fait une étude sur les non-utilisateurs de la Médiathèque, première raison : « ce bâtiment est trop impressionnant », deuxième raison : « quand je rentre je ne sais pas ce que je dois faire, je ne comprends rien »… Il faut que l’art vienne à la rencontre du public. Je crois beaucoup au succès de la Symphonie des Deux-Rives qui draine 15 000 personnes. Pourquoi ne pas faire une semaine de Symphonie des Arts où on aurait un soir un film, un soir un concert professionnel, un soir un autre amateur, un autre soir des contes pour enfants ? Pourquoi pas un bal populaire ? Du cirque ? Un événement pour tous et dans un lieu qui ne soit pas intimidant.
« Des résidences d’artistes dans les quartiers »
Nous prévoyons aussi des résidences d’artistes, cette année l’Orchestre sera en résidence au Neuhof. Je crois que l’interaction des structures avec leurs milieux est trop marginale. Installer des nouveaux établissements dans les quartiers, ça ne suffit pas. Les gens n’y vont pas. Ce n’est pas le prix ou la distance qui font barrière, c’est rassurant de se dire ça mais ce n’est ni l’un ni l’autre, c’est beaucoup plus profond. Il faut des actions plus systématiques et de l’accompagnement.
Vous prévoyez une baisse générale des aides de 4 à 5% dans tous les secteurs qui va forcément se répercuter sur celui de la culture, et vous avez déjà annoncé vouloir faire plus, comment faire pour s’attaquer à ces problèmes structurels avec moins de moyens ?
On est dans un contexte de mouvement favorable, il y a un changement d’acteurs : une nouvelle directrice de la culture, une nouvelle directrice régionale de l’action culturelle, on va mettre en place une nouvelle organisation de la direction de la culture, il y a un nouveau responsable du TNS, bientôt un nouveau responsable au Maillon. On doit avoir deux objectifs simples : la culture doit être un élément de rayonnement et d’attractivité pour une grande métropole, mais il faut penser au rayonnement intérieur, et là, à la diversification des publics.
« Depuis 20 ou 30 ans, on n’a pas soulevé le tapis »
Dans le domaine de la culture, on n’a pas soulevé le tapis pendant 20 ou 30 ans, il y a des marges qui apparaissent. Il y a un déséquilibre : si l’on fait 1% d’économie sur les grosses structures, cela dégage suffisamment de moyens à apporter aux petites structures. Il faut aussi que les structures programment leurs saisons en fonction du budget qu’elles ont et que tout le monde fasse attention. Mais il n’y a pas de règle, on va regarder au cas par cas, avec une responsabilité face à l’histoire des structures.
Nous avons aussi les grands projets, Le Maillon, que l’on va lancer, l’extension et la rénovation de l’Opéra, des nouveaux lieux culturels dans la Ville : La Coop, peut-être quelque chose à la Manufacture des Tabacs, le Shadok et le soutien réaffirmé à des structures comme Pôle Sud, la préfiguration du centre chorégraphique, Les Migrateurs avec le pôle national des Arts du cirque, qui demandent le théâtre d’Hautepierre en gestion complète, Jazzdor avec la SMAc.
Prendre au cas par cas veut-il dire que toutes les structures et les associations vont passer un espèce d’audit ?
Il faut voir où sont les carences et où est-ce qu’on peut faire un effort supplémentaire. La question des moyens à ce stade n’est pas la question principale, la question principale est celui du choix. Il n’y aura pas d’évaluation financière de la manière dont l’argent est géré, mais je me demanderai si les projets qui me sont soumis correspondent aux objectifs que je fixerai. Il faut travailler sur la visibilité de nos politiques, on a un tel foisonnement que ça en devient illisible !
« Créer des liens entre les structures »
Sur six ou huit semaines on a Les journées de l’architecture, le festival Musica, l’Orchestre, le lancement des saisons des théâtres ! Il faut que l’on puisse travailler à ce que les différents éléments s’emboitent mieux. Aujourd’hui, il y a peu de lien entre les Bibliothèques idéales, le festival Musica et l’Opéra par exemple. Et j’aimerais créer les conditions pour que les gens se mettent autour d’une table pour réfléchir. D’ailleurs, ça a déjà été le cas et les structures se montrent ouvertes, nous nous devrons leur formaliser ce que l’on souhaite.
Au-delà de collaborations à Strasbourg, nous sommes face à des structures qui travaillent depuis 20 ans, 30 ans, ce qui est le cas de Jazzdor par exemple, une structure qui a évolué, qui a décroché le label SMAc (scène de musiques actuelles) et qui n’est pas illégitime dans son projet d’autonomisation et dans sa demande de s’établir, notamment dans une péniche. Une vraie question de fonds apparaît alors pour vous : soutenir ou les laisser s’envoler de leurs propres ailes ?
De manière générale, ce n’est pas parce que quelqu’un nous demande une salle qu’on va leur en donner. Les labellisations de l’État ne nous contraignent en rien, d’autant que souvent ces labellisations ne donnent pas lieu à un soutien supplémentaire de l’État. Si l’on considère que c’est prioritaire, on ira, on mobilisera les moyens qu’il faut. Si on estime que ce n’est pas dans notre niveau de priorité, on prendra acte que l’État a labellisé et qu’il ne donnera pas d’argent.
Le problème de la labellisation, c’est que c’est une bonne chose pour les structures mais c’est déconnecté de la réalité du territoire. Pour la péniche Jazzdor par exemple, j’ai une prévention : je veux être sûr qu’on ne s’aperçoive pas dans six mois que la bonne idée n’est pas opérationnelle. Mais le travail d’expertise est en cours, notamment budgétaire. On trouvera de toute façon une solution.
En ce qui concerne le théâtre, vous parlez de diversification des publics mais pour beaucoup de structures, c’est déjà le cas. À quoi pensez-vous ?
Il faut travailler sur un répertoire qui soit plus grand public, sur le hors-les-murs. Le TJP, n’est plus réservé au jeune public par exemple. Et quand je regarde le livret de saison, je ne le comprends pas : il n’est pas très attractif pour les parents qui veulent y amener leurs enfants. Pourquoi on ne dirait pas à l’ensemble des théâtres qu’il doit y avoir 10% de spectacles vraiment accessibles aux familles ?
« Profiter des rythmes scolaires pour l’éducation artistique »
Je suis légitime dans ma position de financeur, je peux dire : je veux qu’il y ait des actions dans les quartiers, ou alors : je souhaite qu’il y ait des actions dans les écoles. C’est au plus jeune âge que tout se joue, il faut qu’on profite de la réforme des rythmes scolaires pour pallier la grande carence de l’Education nationale sur l’éducation artistique et culturelle. Un enfant qui pratique un instrument continuera à aller voir des concerts et à avoir des activités culturelles. On est en train d’y travailler mais pourquoi ne pas dire qu’un des trois trimestres périscolaires serait réservé à l’éducation artistique et culturelle pour chaque enfant en maternelle-primaire ?
Concernant Le Maillon plus particulièrement, il estime être en grande difficulté financière qui a causé cette année un mois de programmation en moins, quel est votre sentiment ?
C’est faux. Je me suis très clairement expliqué avec eux, ils avaient une dépense de loyer de 100 000 euros, on a supprimé cette dépense. C’est à dire qu’avant on leur donnait 100 000 euros qu’il dépensait pour un loyer. Maintenant, il n’y a plus de loyer, on a donc récupéré les 100 000 euros. Si on leur avait laissé, on aurait augmenté leur budget. Simplement, ils ont fait une programmation comme s’ils avaient encore les 100 000 euros. Présenter les choses comme ils l’ont fait, ce n’est pas acceptable.
« Un appel à projet pour renouveler l’équipe du Maillon »
Quoi qu’il en soit, la structure peine à financer une saison complète, est-il cohérent alors de penser un nouveau lieu ? Comment remettre à plat son fonctionnement ?
Nous sommes en train de voir si l’État co-financerait ce nouveau lieu dans le cadre du contrat triennal. Pour l’instant, l’État ne met pas beaucoup. Des discussions sont menées pour renforcer ce soutien. Mais il faut rappeler que le nouveau lieu sera dans le cadre d’un appel à projets : le personnel sera le même mais sur le plan artistique on ne sait pas quelle équipe ce sera. J’accepte le débat sur les moyens quand chacun apporte quelque chose, je rappelle que le Maillon est financé à 80% par la Ville de Strasbourg…
Le Maillon est dans une situation atypique. Tous les quatre ans, il y a un appel à projets du ministère avec la Ville qui est jugé devant un jury, ce qui est le cas pour le TJP ou le TNS. Ça doit être pareil pour Le Maillon, même si c’est une association.
À côté de ça, nous avons les TAPS qui donnent l’impression d’être marginalisés en plus d’être accueillis en partie à la Friche Laiterie, elle-même en difficulté. Que faire ?
La situation particulière vient du fait que c’est une structure de soutien et d’accueil au théâtre local, ce que ne font pas les autres. Il y a une quinzaine de compagnies locales qui sont soutenues et produites avec une écriture contemporaine exigeante et éclectique. Les TAPS, c’est aussi un style dans la proximité, avec un public fidèle. Au Scala, il y a une vraie identité de quartier et de style.
Au TAPS Gare-Laiterie, c’est plus compliqué car le site est compliqué. Il faut être spécialiste pour comprendre de quoi on parle : ce qui s’appelle La Laiterie n’est pas dans la Laiterie, la Friche Laiterie n’est qu’un bout du site industriel de la Laiterie… Là, la salle dite d’expositions n’est pas une salle d’expositions mais une salle de répétitions, la signalétique sur place n’est pas compréhensible.
« Au Hall des Chars, il y a un côté entre soi »
C’était censé être un lieu de bouillonnement et de vie culturelle ouverte sur le quartier mais le bouillonnement n’est pas visible et l’ouverture sur le quartier n’existe pas. Il y avait un espace bar, qui appartient à la Ville qui ne bouge plus. Il faut repenser le lieu dans son ensemble, lui redonner une identité, faire le bilan des actions des uns et des autres. Il faut prendre des décisions et les assumer.
N’est-ce pas un peu facile de porter ce jugement maintenant alors que le suivi aurait pu être plus efficace avant, que la Ville aurait pu mieux encadrer le lieu ?
Je pense qu’il n’aurait pas fallu renouveler la convention à l’époque. Le nombre moyen de spectateurs au Hall des Chars est dérisoire, il y a un petit côté entre soi. Pour 150 000 euros de subvention et 165 jours par an, on finit par être dans une action confidentielle… L’émergence ne doit pas être déconnectée des choses. Il y a eu des dysfonctionnements de gouvernance. Les individus ne sont pas le problème, c’est celui du partage, d’allocation des fonds de la Ville et des créneaux d’utilisation : entre ceux qui ne décident pas ou ceux qui veulent capter pour eux ou pour leurs amis. On n’a pas eu les rapports financiers, je ne suis pas sûr que les assurances aient été prises, je ne continue pas comme ça un mandat !
« A la friche Laiterie, le Kafteur pourrait s’y installer »
Mais je n’ai aucune volonté d’éradication des compagnies. Le site devait être une sorte de Lieu Unique de Nantes, là, on est loin ! Pour le moment, on renouvelle mois par mois la convention à titre précaire, le temps qu’on stabilise. Avant la fin de l’année, il faut que l’on sache ce qu’on veut faire, d’autres structures pourront être amenées à s’impliquer dans le lieu, notamment Le Kafteur qui a une bonne capacité d’animation de site et qui optimiserait les liens avec le quartier comme il le fait déjà beaucoup où il est aujourd’hui.
Le bâtiment restera dans son jus, sauf le bar dans lequel il y a un enjeu par rapport à l’ouverture au quartier et à l’unité de vie du site. On est en train de faire un appel d’offres pour le bar du Shadok, à cette occasion, on va discuter avec ceux qui ont déposé les dossiers, voir si ça peut les intéresser et dans quelles conditions.
En face, vous avez La Laiterie qui, avec la fermeture récente de la grande salle, laisse apparaître des signes de fatigue du bâtiment, y a-t-il une urgence ?
Non. Il y avait urgence à prendre des mesures de précaution, mais une fois que les travaux seront faits, là pendant huit jours et plus tard en janvier, on retrouvera la salle avec les mêmes avantages et les mêmes limites. Mais le grand projet de mon mandat sera sur le site de La Coop, qui, aujourd’hui, appartient toujours à La Coop et qui n’est plus pressée de vendre. On travaille cependant à la préparation, à l’imagination de ce que ça pourrait être, on a d’ailleurs un séminaire cette semaine pour déterminer tout ça.
Ce qui est sûr, c’est que la gouvernance ne sera pas la même qu’à la Friche Laiterie. Mais on y retrouvera les mêmes idées à grande échelle : création, production et diffusion. On ne sait pas encore ce que l’on fera de La Laiterie actuelle mais je ne vois pas pourquoi on garderait ces deux salles, ça dépendra du calendrier.
À l’heure actuelle, les structures et groupes locaux aimeraient profiter de La Laiterie, mais c’est impossible. Il faut débourser au minimum 3 000 euros pour profiter d’une salle, or, il est quasiment impossible pour eux avec ce montant de rentrer dans leurs frais. Est-ce que, comme le fait La Fabrique à Nantes, vous pourriez prendre en charge les surcoûts liés à l’organisation et la production de concerts pour leur rendre les salles accessibles…
Juridiquement, on ne peut pas payer à Artefact une location pour une salle qu’on leur a confiée et à qui l’on donne déjà une subvention. Dans le futur site, il faut se demander si l’on sera dans une situation de monopole et si jamais il y en a une, est-ce que les groupes locaux pourront bénéficier d’un autre endroit pour se produire ? Le débat se pose aujourd’hui.
On a bien conscience que, pour aujourd’hui et pour demain, il y a une attente des structures locales qui est à ce jour insatisfaite. Il manque un espace, mais comme on réorganise le site industriel Laiterie, comme il y a le projet de La Coop, la remise à plat est générale. Il faut s’adapter aux pratiques d’aujourd’hui, aux pratiques des jeunes aussi.
En parlant de jeunesse et de musiques actuelles, en dehors de La Laiterie, des associations essayent de se bouger pour organiser des événements. On peut citer Genau qui a organisé La Zone au Schutzenberger qui a réuni 1 000 personnes sur deux jours. Aujourd’hui, ils ne pourront plus rien y faire parce qu’ils ont fait l’objet de deux ou trois plaintes du voisinage pour nuisances nocturnes et qu’ils n’auront donc plus d’autorisation… Est-ce qu’on peut faire du bruit dans le centre-ville de Strasbourg ?
Il faut trouver un équilibre entre un minimum de tranquillité auquel les gens ont droit et la fête. Il y a des endroits qui sont connus depuis longtemps pour être des lieux d’activités nocturnes, quand on s’y installe : on ne découvre pas les choses. Quand on va générer des nuisances régulières dans lieu où il n’y en a jamais eu, c’est un autre problème. Il y a un enjeu de degré, de fréquence et d’horaires.
Le problème de ce débat, c’est que c’est un affrontement de ressentis, de ressentis de victimes : la victime de la nuisance face à la victime de la frustration de ne pas pouvoir en profiter. Avec la charte de la nuit, le travail a été bien fait mais les excès de comportement de Calme Gutenberg avec les films n’ont pas aidé. Pour des gens qui voulaient le calme, ils ne s’y sont pas bien pris.
À propos d’art contemporain, avec l’installation du Centre Pompidou-Metz, et comme vous parlez de rayonnement, comment faire pour faire briller les musées de la ville ?
À Metz, ils ont une marque : Centre Pompidou mais ils n’ont pas de fonds. Ils n’ont que des expositions temporaires, avec un objectif de revitalisation de leur territoire. Nous, on a 11 musées avec, à chaque fois, des réserves et des conservateurs, c’est une belle richesse. On n’est pas sur le même segment. Strasbourg n’a pas à rougir.
L’enjeu est d’arriver à développer une offre régulière d’expositions temporaires attractives qui permettent de régénérer le public des expositions permanentes. Là, deux éléments : celui des moyens financiers pour monter des expositions et celui du débat sur une salle d’exposition. Depuis l’incendie de l’Ancienne Douane, il n’y a plus de grandes salles d’expositions temporaires. La grande salle faisait 1 000 m² alors que la plus grande salle du MAMCS en fait 600. Là, il y a une difficulté physique en terme d’espace, mais qui ne nous empêche pas de faire des expositions qui drainent du monde : Daniel Buren, Gustave Doré par exemple. Un des enjeux aussi, c’est de renforcer l’impact national de ces structures, à Strasbourg on n’a pas le Centre Pompidou-Metz, mais on a l’Opéra, le MAMCS, les Bibliothèques idéales et j’en passe !
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