Fin septembre, sur le quai principal de la gare centrale de Varsovie. La locomotive bleue freine dans un crissement tranquille. Les flashs des journalistes crépitent et les ballons rouges s’agitent au passage des wagons du « Connecting Europe Express », le train promotionnel affrété par la Commission européenne et le CER, le lobby des entreprises ferroviaires.
À l’occasion de « l’année du rail », le tortillard fait halte dans 26 pays de l’Union européenne (UE). Debout sur le quai polonais, une quarantaine de badauds applaudissent tandis que deux officiels cravatés s’échangent des drapeaux. Le premier, le chef de l’office du transport ferroviaire polonais, gonflé par l’enthousiasme, lance : « Que l’année européenne du rail soit le fer de lance d’une politique qui permettra à tous d’atteindre des résultats record en matière de transport de voyageurs et de marchandises ! »
Des employés de la Commission se promènent, attrapant au vol les brochures que des jeunes en tee-shirt publicitaire leur tendent en souriant. Ne comprenant pas le polonais, ils ne s’aperçoivent pas qu’il s’agit de la plaquette des consignes de sécurité à destination des conducteurs de train. Le grotesque de la propagande ferroviaire européenne saute aux yeux. Et pas seulement à Varsovie.
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