Le document s’appelle « Feuille de route commune 2014 – 2020 ». Car c’est un long chemin que socialistes et écologistes vont emprunter, ensemble, pour « transformer la Ville » comme l’a pointé le Premier adjoint (PS) au maire de Strasbourg, Alain Fontanel vendredi matin. Le texte reprend l’essentiel du programme présenté par Roland Ries aux Strasbourgeois durant la campagne de mars, on y retrouve les axes d’alors (Strasbourg, intense, naturelle et nourricière, etc). Il a été amendé par les apports des écologistes.
Pour Alain Jund, adjoint au maire (EELV) en charge de l’urbanisme, ce document engage l’exécutif mais aussi démine les mauvais procès :
« C’est un document pour montrer que nos accords entre les deux tours ne sont pas des accords de circonstance. C’est un projet commun sur six ans, qui est proposé en toute transparence aux Strasbourgeois, élaboré à partir de nos promesses de campagne et ça va permettre à chacun de s’y référer à l’avenir, chacun des quelque 50 élus de la majorité. »
Ce document, le voici :
On note que l’ensemble du programme socialiste a servi de base au texte et que les apports écologistes ont été saupoudrés par dessus. Quelques portes de sorties ont été aménagées (bas de la p. 10, bas de la p. 4, p. 11, haut de la p. 19…) pour permettre aux deux formations d’être d’accord d’être en désaccord. Ainsi sur la vidéosurveillance, il est spécifiquement noté :
« Les écologistes réaffirment leur position quant à la nécessité de réorienter des crédits alloués à la vidéosurveillance vers la présence humaine. »
Les points de désaccord listés
Quelques dispositions similaires sur la ZAC de Fegersheim, le Grand contournement ouest (GCO), le quartier d’affaires Wacken, le Rallye, etc. émaillent le document. Mais pas de panique, six élus des deux groupes (Philippe Bies (président du groupe PS), Jeanne Barseghian, Jean Werlen (coprésidents du groupe EELV), Alain Fontanel (PS), Mathieu Cahn (PS) et Alain Jund (EELV)) composent désormais un « intergroupe » qui se réunira tous les 15 jours, même sans ordre du jour, pour « se parler et se concerter » afin d’éviter de reproduire les brouilles du passé.
Durant le précédent mandat en effet, la « réunion des vice-présidents », qui aurait dû se tenir sous l’égide de Catherine Trautmann (PS), avait vite tourné court, dès 2009 à l’occasion la première fâcherie au sein de la majorité sur le grand stade pour l’Euro 2016. Élus socialistes et écologistes ont parfois eu des mots très durs les uns pour les autres, notamment sur les sujets de la baignade en eaux naturelles, les bains municipeaux, etc.
Ces nouvelles dispositions permettront-elles d’éviter les querelles au sein de la majorité municipale ? Un élu en doute :
« On assiste à une mise en coupe réglée de la majorité. Partout les étaux se resserrent… et on finit par passer plus de temps à se regarder les uns les autres qu’être sur le terrain ou engagé sur les dossiers. À mon avis, ce document ne sert pas à grand chose. On verra très vite si ces dispositions tiennent. »
De son côté, Philippe Bies, député PS, a pointé que « ce qui se passe à l’Assemblée Nationale n’était pas l’exemple à suivre à Strasbourg. »
Pour Alain Jund (EELV) : « on a travaillé sur la méthode du travail en commun »
Pour Philippe Bies (PS) : « croiser les engagements pour mieux planifier nos investissements »
Pour parachever la feuille de route, et peut-être entrer dans le détail, les deux formations tiendront un séminaire de travail commun, alimenté par le travail de leurs propres équipes, le 12 juillet. Les bans de mariage n’ont pas encore été publiés en revanche.
Aller plus loin
Sur Rue89 Strasbourg : Socialistes et écologistes ne se supportent plus mais resterons ensemble pour les enfants (novembre 2012)
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