L’idée des « frigos solidaires » et de permettre à ceux qui ont trop de nourriture de la laisser à destination de ceux qui n’en ont pas assez, et ainsi d’éviter le gaspillage. Le principe est simple : une personne peut déposer des fruits, des yaourts ou des légumes dans un frigo toujours disponible, en indiquant la date limite de validité dans un registre. Quelqu’un dans le besoin peut simplement se servir dans le frigo, sans avoir à justifier de quoi que ce soit.
Un premier frigo solidaire est installé vendredi 11 mai à Strasbourg, par l’hôtel-restaurant Graffalgar qui va le rendre disponible rue Déserte. Un collectif s’est formé pour porter le projet, réunir les 1 300€ nécessaires à l’achat d’un frigo professionnel et à son coffrage. L’entretien et le suivi des aliments est assuré par l’équipe du Graffalgar (voir la vidéo ci-dessus).
Le premier frigo solidaire de France a été installé à Paris, par un restaurant appelé la Cantine du 18 tenu par Dounia Mebtoul et sa mère. Elle explique comment lui est venue l’idée d’importer ce concept en France :
« Les premiers frigos solidaires que j’ai vus, c’était à Londres et à Berlin. Je me suis renseignée et j’ai appris qu’il n’existait pas de frigos solidaires en France. J’en ai parlé à ma mère et elle a tout de suite été super emballée par l’idée. En juin, on a installé dans la rue le premier frigo solidaire de France avec l’aide d’une mutuelle et de deux youtubeurs, Natoo et Baptiste Lorber. On s’apprête à fêter le premier anniversaire de ce frigo, qui n’a jamais été dégradé depuis son installation alors qu’il reste accessible la nuit. »
Des frigos partout !
Pour Dounia Mebtoul, d’autres frigos solidaires ont vocation à essaimer un peu partout en France :
« Dans la restauration, il y a beaucoup de gaspillages. Alors on a créé une association et un mode d’emploi pour que chacun puisse installer un frigo solidaire très simplement, chez un commerçant, un restaurateur ou un épicier. L’idée étant que les commerçants du coin y laissent leurs invendus. Dans le nôtre, on compte environ 60 bénéficiaires par jour pour 40 donateurs. On regarde tous les matins s’il y a des denrées à jeter, parce qu’elles auraient dépassé la date limite de consommation, mais ce n’est jamais le cas. »
Selon la restauratrice, c’est la simplicité du système qui est garante du succès :
« Le fait que ce frigo soit tout le temps accessible et sans avoir à justifier de quoi que ce soit est essentiel pour les bénéficiaires, qui peuvent être des retraités à faibles revenus, des étudiants, des familles nombreuses ou des personnes sans-abris. L’autre aspect aussi, c’est que lorsqu’on s’approche du frigo, il n’est pas évident de savoir si c’est pour donner ou prendre… Il y a un aspect d’égalité de traitement qui fonctionne. »
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