Depuis le 2 janvier, une petite dizaine de salariés de l’usine Heineken de Schiltigheim en charge de la filtration et du brassage avaient réussi à bloquer l’ensemble du site industriel dans le but d’empêcher sa fermeture. Annoncée par le groupe en novembre 2022 qui ne souhaite garder que deux sites en France (Mons-en-Baroeul et Marseille), la cession était motivée par des contraintes liées à « l’enclavement » de l’usine, située en plein centre-ville de Schiltigheim.
« Nous avons perdu la guerre, mais nous avons gagné une bataille », affirme Vania Brouillard, délégué syndical Force ouvrière. Car si l’usine fermera bien ses portes, les négociations ont débouché sur un accord de principe quant aux compensations financières pour les salariés licenciés. Les employés acceptant de rester sur le site jusqu’à sa fermeture recevront une indemnisation plus importante.
Des négociations sont encore en cours sur les conditions de travail des salariés jusqu’à cette date. « On a des gens qui ne vont pas bien », évoque le délégué syndical à propos des employés dont le moral est miné par un futur incertain. Il évoque le cas d’employés qui se sont vus refuser des crédits immobilier après l’annonce de la fermeture.
Baisse de la production accordée
« L’entreprise doit être consciente qu’il y a des actions à mener pour améliorer ces conditions d’existence et l’ambiance de travail. » Vania Brouillard évoque notamment une adaptation de l’effectif et une réduction globale de la production. Les syndicats ont déjà obtenu une baisse de la production de 1,5 million d’hectolitres à 1,2 million d’hectolitres par an, à effectif identique selon BFM Alsace.
Vendredi 10 mars, une nouvelle réunion de négociations devrait avoir lieu. Les salariés attendent les résultats d’un rapport d’experts mandatés par les syndicats pour évaluer les conditions de travail.
Les grévistes, qui avaient lancé une cagnotte suite à leur mobilisation intitulée « Les brasseurs du cœur » projettent de verser l’intégrité de cette somme à un organisme caritatif à la fin des négociations autour de ce plan social, selon Vania Brouillard.
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