Pour signer son retour après deux années perturbées par le Covid, la Fête de l’Humanité 67 propose un programme dense dans un nouveau lieu : la salle du Manège située au Neuhof. Si cet espace est un peu excentré, il permet la tenue d’activités intérieures et extérieures.
Comme à son habitude et à l’instar de la Fête de l’Huma nationale, cette journée sera marquée par des échanges, des débats, des tables rondes politiques, une programmation musicale locale, des stands et ateliers pour tous les âges. Principalement porté par des membres du Parti communiste français 67 (PCF 67), cet événement est ouvert à tous : militants, membres associatifs, curieux…
Créée en 1930 par le directeur du journal communiste l’Humanité, Marcel Cachin, cette fête, d’abord nationale, devait à l’origine être un lieu de rencontre et de diffusion du journal. « A Strasbourg, elle s’était déclinée autour du journal L’Humanité d’Alsace Moselle puis de L’Humanité 7 jours, journal local rédigé en français et en allemand », précisent les organisateurs. Samedi, un stand sera dédié au journal pour que les visiteurs puissent s’y abonner ou le soutenir.
Capitalisme, NUPES et place des municipalités au programme
Tout en étant festive, cette journée est un rendez-vous politique. Dès 11h30, la journée débutera par un débat intitulé « Les municipalités peuvent-elles répondre aux besoins populaires face à l’austérité gouvernementale ? », en présence d’associations, d’organisations politiques et de syndicats locaux. Hülliya Turan, adjointe à la mairie de Strasbourg et organisatrice de l’événement, détaille :
« Dans le contexte électoral que nous traversons, il était important pour nous de soulever cette question. Avec notre pays très centralisé et la réinvestiture d’Emmanuel Macron, nous savons que c’est le choix d’une politique d’austérité qui sera fait, ce qui pénalise forcément nos luttes sociales et écologiques. »
Cette édition de la fête, qui s’est ajustée jusqu’au dernier moment, cherche à être au plus proche de l’actualité politique. Une table ronde pour évoquer la NUPES (Nouvelle Union populaire écologique et sociale) a été ajoutée à 16h. Elle réunira Jean-Marie Brom, de la France insoumise, Jacques Fernique, sénateur écologiste, Linda Ibiem, conseillère régionale socialiste, et Hülliya Turan autour d’une question : La NUPES est-elle le Front populaire du XXIème siècle ?
Dans la lignée de ce rapprochement et en perspective des futures éditions de la fête, Hülliya Turan invite les membres d’autres influences politiques à participer à l’organisation : « La fête de l’Huma est un bien commun et ne doit pas être considérée seulement comme un événement communiste. Pour l’instant, il n’y a pas vraiment d’associations ou de groupes dédiés à l’organisation. Nous sommes ouverts aux propositions! »
Stéphanie Roza, chercheuse en philosophie, Eliane Assassi, sénatrice et rapporteuse de la commission d’enquête sur les cabinets de conseil privés et Cédric Lepage, conférencier engagé pour l’éducation populaire, seront également de la partie pour évoquer l’avenir de la gauche et « les conséquences dramatiques d’un capitalisme 2.0 » qui repose, selon ce dernier, sur « une aliénation technologique ».
Des concerts locaux inspirés par les musiques du monde
Trois temps musicaux rythmeront la journée entre les différentes prises de parole. Au programme, des artistes engagés comme le groupe Two Magnets qui s’emparera de la scène à 15h pour livrer leurs chroniques sociales sur une musique blues, rock et folk. Puis les Las Baklavas emporteront le public du côté des Balkans et de l’Amérique latine avec un mélange de chant et de polyphonie électrique. La fête se finira avec le concert de Noufissa Kabbou Quartet qui mêle la poésie et la musique pour proposer un jazz inspiré par des sonorités du monde entier.
« Les participants pourront également déambuler au milieu des stands, se restaurer avec des tartes flambées et participer à différents ateliers », ajoute Hülliya Turan. La fête étant prévue pour recevoir aussi bien les groupes d’amis que les familles, un espace sera réservé à des activités pour les enfants (jeux, contes…), de 11h à 18h. Pour les plus grands, une dictée féministe, des échecs ou encore un atelier brico-récup sont prévus. De quoi passer une belle journée entre culture, politique et détente.
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