Principale nouveauté de cette édition 2015, la fête de la musique débutera à 15h le dimanche 21 juin. Quatre scènes seulement seront gérées par la Ville : deux scènes « découvertes » place de l’Etal et place Gutenberg, une scène cultures urbaines place Malraux et la grande scène place Kléber. Les trois premières se termineront à minuit, celle place Kléber à 23h. Les autres places de Strasbourg sont laissées aux associations culturelles qui organisent des scènes, en discussion avec la Ville pour le thème.
Le temps de la fête est donc rallongé par rapport aux éditions précédentes. De plus, la scène tremplin jeunes talents disparaît. Ces derniers se produiront sur les mêmes scènes « découvertes » que les plus confirmés. Il sera toujours possible de voter sur internet pour élire le meilleur jeune talent.
Mathieu Cahn, adjoint (PS) au maire de Strasbourg en charge de la politique événementielle, justifie les choix de cette édition :
« Les années précédentes, on nous a fait remonter un phénomène de saturation. Il y avait trop de scènes et plus d’espace pour les pratiques plus spontanées. Cette année nous voulons redonner de la place. Nous voulions aussi profiter du fait que la fête aura lieu un dimanche, la plupart des magasins seront fermés, donc on a avancé la fête. Ce qui laissera plus de temps pour des styles musicaux plus traditionnels, pas seulement des gros concerts, ce qu’était à l’origine la fête de la musique. »
Ce « retour à la spontanéité » dans la Fête de la musique, l’équipe de Mathieu Cahn y pense depuis l’édition 2012. Une alerte orange avait obligé les organisateurs a décommandé les scènes officielles, laissant la place à des performances spontanées.
Goran Bregovic, un choix « populaire pour rassembler »
Après mûres réflexion, des propositions de tourneurs et de programmateurs, une revue des artistes qui se produisent à cette période dans les zéniths et festivals alentours, le service événementiel de la Ville a tranché. Après Cali en 2013, De Palmas en 2014, Goran Bregovic a été choisi pour animer la soirée de la place Kléber. L’artiste serbe, connu notamment pour ses bandes originales dans les films Le temps des Gitans et Arizona Dream, se produira en compagnie de sa petite formation (6 cuivres, 2 choristes et une percussion).
À la fois compositeur, guitariste et chanteur, le style de Goran Bregovic navigue entre rock, tango, reggae, pop et musiques balkaniques traditionnelles. Mathieu Cahn argumente ce choix :
« La musique de Goran Bregovic est porteuse de sens. Il est le fils d’un serbe marié à une croate. Son album Champagne for gypsies est une réaction aux persécutions que subissent les Roms et les Gitans en Europe. Lui-même dit jouer non pour porter un “gros message” mais pour porter “un toast de champagne pour les Tsiganes”. Deuxième raison, il joue une musique populaire, festive et possède un public intergénérationnel. D’ailleurs Goran Bregovic joue avec un orchestre nommé l’Orchestre des mariages et des enterrements. Les compositions de films qu’il a faite son connue de tous. C’est un artiste reconnaissable à la première écoute. »
Laurent Delion, chargé d’événements à la Ville, complète l’explication :
« Par rapport à Cali ou De Palmas, le nom n’évoque pas grand chose en France, mais c’est un artiste international ! Il y a deux catégories de personnes : les gens qui connaissent et qui sont fans, et ceux qui ne connaissent pas. Ceux là, l’accessibilité de l’artiste les embarque immédiatement dans un univers festif. Ce n’est pas un pari car nous sommes sûrs du résultat. On verra une Place Kléber qui va danser. On compte aussi sur la communauté de fans pour entraîner les non-initiés. »
Le budget global de la Ville pour la Fête de la musique s’élève à 150 000 euros dont 20 000 euros pour le cachet de la performance de Goran Brégovic.
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