Au bar, Bruno découvre l’ambiance derrière son comptoir. Il expérimente le plaisir de servir et se rémunère en sourires. Le néo- bénévole explique comment il est arrivé à ce poste :
« D’habitude je bosse pour la mairie de Strasbourg mais cette année c’est pour celle de Schilick ! Mes amis font du bénévolat ici depuis des années. Ils m’ont proposé de venir aider pour cette édition parce qu’ils manquaient de monde. On bosse beaucoup mais c’est quatre merveilleux jours. On reçoit des tickets pour manger, et boire… dans la limite du raisonnable. Mais surtout on est payés en sourire. »
Entre amis ou en famille
Jean-François, Lucie et Baptiste viennent en famille depuis longtemps pour un événement au cours duquel chacun trouve son compte. La père pour la bière, la fille pour les amies, et le fils pour les tartes flambées.
Jean-François, le père, raconte ce moment :
« Je vis à Schilick depuis quasiment toujours. Ca fait dix, voire quinze ans que je viens ici. Les caissières de chez Leclerc croisent les élus et les instits. La directrice d’école fait le service au bar. Mes enfants mangent et boivent à l’œil [papa régale] puis s’en vont s’amuser de leur côté. D’habitude je danse avec ma femme, mais là je me suis séparé. »
Lucie, la fille de Jean-François est heureuse que son père l’amène à la fête de la bière, mais pas malheureuse qu’il s’en aille avant elle : « Après, quand mon père part, je rejoins une amie »… « Là elle se maquille », ponctue Jean-François.
En habit traditionnel
Sandrine et Lydia cultivent les rencontres et la tradition. Elles se sont rencontrées cette année, par l’intermédiaire d’amis communs, et ont décidé de se rendre ensemble à la fête de la bière.
Lydia se passionne pour l’aspect traditionnel entretenu par l’événement. Elle se fait un plaisir d’enfiler son costume pour l’occasion :
« C’est la deuxième année que j’ai adopté cette tenue. Je suis dans le « mouv’ », c’est communicatif […] Mais ce serait bien qu’il y ait plus de musique allemande. Aujourd’hui, c’est plutôt années 80. »
Sandrine se passionne pour les rencontres qu’elle fait à chaque édition. Rencontres fortuites, rencontres heureuses. Elle a tout particulièrement en mémoire une édition passée :
« J’avais sympathisé avec un groupe de musique qui jouait ce soir là. La suite, je ne peux pas vous raconter… Mais on est restés en contact ! »
Une grosse énergie des bénévoles
Le plaisir que prend chaque visiteur au cours de cette fête n’est pas étranger à l’énergie que mettent les très nombreux bénévoles à en faire une réussite. Leur passion, c’est le plaisir des autres.
Corinne, employée de mairie à Schiltigheim, est responsable de la coordination des bénévoles pour l’événement. Elle y met tout son cœur depuis trente ans. Pour elle, Noël c’est en août, au moment de la fête de la bière.
« Moi, mon Noël c’est ça… je prends mes congés à la mairie spécialement pour me consacrer à l’organisation. »
Elle participe à la fête de la bière depuis désormais trois décennies. Et a même réussi à y convertir ses enfants :
« J’ai grandi à la fête de la bière. Au début je venais avec mes parents. Ca se passait dans la cour de l’école Exen [Schweitzer]. À l’époque, il y avait encore toutes les brasseries de Schiltigheim : Storig, Heineken, Schutzenberger, Fischer… Maintenant j’ai une fille qui bosse ici ce soir. Et un garçon qui bosse ici demain. »
Claire est entraîneur, bénévole, et arbitre, au club de taekwondo de Schiltigheim. Ce soir, elle coordonne l’équipe de ceux qu’elle croise d’habitude sur les tatamis. Mais ce n’est pas la première fois. Elle a pris le plis et est devenue « multifonction » : elle gère aussi bien le travail que les pauses.
« On s’est teint les cheveux en vert pour correspondre à la couleur de nos t-shirts ! «
Pour la fête de la bière, on peut prendre plaisir en petit comme en grand comité. Devant ou derrière le bar, tous ont quelque chose à célébrer. Parmi eux, certains fêtent même l’amour.
Grosse ambiance à Schilik pour la fête de la bière ! 🍻🍺 pic.twitter.com/iLHDs5o2Mo
— Rue89 Strasbourg (@Rue89Strasbourg) August 5, 2016
Des participants venus depuis le nord de la France
Ce soir là, Olivier n’est pas venu seul, loin de là. Il est accompagné d’une trentaine d’amis dont beaucoup ont pris la route depuis le Pas-de-Calais pour fêter les dix ans de mariage de lui et sa femme, originaire du nord de la France.
« On fête nos dix ans de mariage entre l’Alsace et le Pas-de-Calais. Ici on a quand même une vraie fête. On sait que c’est pas la même situation que les années précédentes mais on est heureux qu’elle soit maintenue. »
Le « Point dommage », pour Olivier, c’est que lui et ses amis ne puissent pas pousser la soirée sur place, même une heure de plus. Vacelet, ami d’Olivier, prend la route le lendemain à 7h. Olivier, quant à lui, continuera la fête dans les bars de Strasbourg :
« On va pas s’arrêter à minuit trente quand même ! Tu crois qu’ils sont venus jusqu’ici pour quoi ? Dans le Pas de Calais ça finit à 2h minimum ! »
Une fois passé les points de sécurité, où même un sac à dos vide n’est pas toléré pour les hommes, la foule s’époumone jusqu’au bout de la soirée. Il y a bien deux jeunes un peu alcoolisés qui ont trouvé plus intelligent de se taper dessus à deux pas de l’entrée. Mais sous le chapiteau, trois générations différentes dansent devant la scène ou directement sur les bancs des grandes tables.
Après avoir interprété, les tubes de ces dernières – les Black Eyed Peas, Rihanna, Calvin Harris, Pharell Williams, Bruno Mars, Kenji Girac – , le groupe du soir change radicalement de style pour terminer avec une session de 30 minutes de rock où Téléphone, AC/DC et Nirvana se côtoient.
On est passé en mode rock et Nirvâna est ressuscité à Schiltigheim pic.twitter.com/HjFuK8eGes
— Rue89 Strasbourg (@Rue89Strasbourg) 5 août 2016
La fête traditionnelle dure jusqu’à lundi soir.
Chargement des commentaires…