Jazz, rock, blues, rythmes électroniques et sonorités plus exotiques en provenance du Brésil, du Cap Vert, de La Réunion ou de contrées moins ensoleillées comme le Canada, les Nuits européennes 2013 proposent une nouvelle aventure sonique résolument éclectique. Sans tomber dans le catalogue exhaustif du millésime 2013 de la programmation, voici quelques rendez-vous à ne pas rater.
A commencer par la soirée d’ouverture, le mercredi 16 octobre, avec Zé Luis, présenté comme le nouveau joyau cap-verdien, repéré l’an dernier sur son île de Santiago, et auteur, depuis, d’un premier album remarqué, Serenata (Lusafrica / Sony). Cette révélation tardive, à la manière d’un Charles Bradley propulsé fils spirituel de James Brown, pour ce sexagénaire de Praia resté dans l’ombre de Cesaria Evora, se retrouve dans la coloration de sa musique, aux effets rappelant ceux d’un alcool sans âge, atypique et corsé, assurément bénéfique tant il fut distillé avec soin et amour.
Cette douceur soyeuse et veloutée, exubérante et enjouée aussi, on la retrouve le même soir en première partie chez Lucia de Carvalho, Strasbourgeoise d’adoption née en Angola et foncièrement amoureuse des rythmes brésiliens.
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Nuit réunionnaise éruptive
Le jeudi 17 octobre, la boussole s’agite et pointe vers l’Est et l’île de La Réunion avec une soirée spéciale en partenariat avec le IOMMA (Indian Ocean Musik Market) et le PRMA (Pôle régional des Musiques actuelles) de La Réunion. Maloya à tous les étages avec une affiche qui réunit Christine Salem, diamant brut de Saint-Denis, et Lindigo, gang épique, orfèvre d’un Maloya Power qui fusionne tradition ancestrale et accents ouest-africains, afrobeat, dub voire samba.
Cette nouvelle génération groovy pulse autant que la précédente mais elle y met d’autres accents plus modernes, d’autres rythmes plus roots et funky pour favoriser l’éruption dans cette région de Sainte-Suzanne, dans le nord agricole de l’île où Lindigo reste implanté, en hommage aux ancêtres mais aussi pour prolonger la tradition.
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Afrobeat futuriste d’Afrorockerz
Si Lindigo flirte avec l’afrobeat, que dire d’Afrorockerz, héraut français du nouvel afrobeat mis à l’heure d’une modernité électro-rock, très nerveuse, ultra-efficace et assurément taillée pour enflammer la scène ? Le vendredi 18 octobre, voilà LA tête d’affiche de la soirée. Combo dévastateur à l’identité multiple, Afrorockerz bouscule à dessein l’univers de Fela pour convoquer jazz, rock psyché, nappes planantes, soul futuriste et slam-rap proche de la transe.
Blues et beatbox de rue avec Heymoonshaker
Un peu plus tôt dans la soirée, l’énergique duo folk-rock Catfish, imprégné de blues sudiste et de rock percussif en formule chant-guitare-batterie, ouvrira la scène, fort de deux EP sorti l’an dernier et courant 2013 avant un album prévu en 2014. Amandine Guinchard et Damien Félix déploient une énergie débridée que l’on retrouve dans plusieurs de leurs titres audibles sur leur site internet, comme ce Make Me Crazy de circonstance.
L’autre pépite de la soirée se décline aussi en duo avec les Britanniques de Heymoonshaker : Andrew Balcon au chant et à la guitare et Dave Crowe à l’harmonica mais surtout « human beatboxer » de génie au succès insolent. Tous deux sont adeptes des concerts de rue impromptus, à l’image de cette halte londonienne sur Brick Lane :
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Pour clore les Nuits 2013, place à un triptyque bien atypique, marqué, entre autres, par le second partenariat de ce cru 2013 avec le festival rock-électro-groove Meg Montréal qui fêtait ses 15 ans cet été. JFL Montréal mêle ainsi production et mix de Jean-François Lemieux aux voix et percussions enlevées de Mélissa Lavergne et Joannie Labelle pour donner naissance à un ouragan électro-house ravageur qui brouille tous les repères spatio-temporels et propose un plan à trois des plus inédits dans une atmosphère club plutôt jouissive.
Également au menu de ce dernier soir, la déjà grande Mélissa Laveaux – elle n’a que 28 ans mais une classe internationale qui l’a conduite sur les scènes du monde entier –, forte d’un second album sorti cette année, Dying is a Wild Night, dont le titre est emprunté à un vers d’Emily Dickinson. Le triptyque, enfin, se refermera avec une rencontre, le mariage de trois Bretons avec une New-Yorkaise profondément soul. Voilà St. Lô, tout bonnement … légendaire !
Magnétique et hypnotique, St. Lô c’est la redéfinition d’un univers sonore urbain futuriste qui fait cohabiter tous les styles synonymes de modernité.
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