L’édition 2014 du festival « Nouvelles Danse – Performance », ou tout simplement Nouvelles, à travers plus de vingt représentations, sera plus longue que les précédentes. L’idée des organisateurs (Pôle Sud, en partenariat avec le Frac Alsace) est de montrer la grande diversité des expressions corporelles, de pousser la réflexion des artistes le plus loin possible et d’être présent à l’affiche sur deux semaines et pas seulement à Strasbourg. L’année prochaine, Nouvelles sera scindé en deux, avec une partie en avril sur les scènes habituelles, une autre en mai, appelée Extrapôle, qui occupera des scènes extérieures.
Pour cette année, Nouvelles se concentre sur l’image. Selon Joëlle Smadja, directrice de Pôle Sud :
« La réaction du spectateur face à la rencontre d’un corps et d’un espace se matérialise toujours sous la forme d’une image, qu’elle soit mentale ou physique. »
La programmation mêle danse participative, création plastique en temps réel, chorégraphies contemporaines, danse-théâtre… Parmi ces théoriciens de l’image, des collaborateurs de longue date du Pôle Sud, comme Radhouane El Meddeb mais aussi des artistes aux horizons très différents : François Verret, Laurent Chétouane, Olga Mesa ou encore Jòzsef Trefeli.
Pôle-Sud a souhaité construire sa programmation autour de performances visuellement surprenantes, capables de faire ressentir une émotion singulière aux spectateurs.
Trois décennies d’amour cerné, l’amour face au Sida
La performance qui sera réalisée par Thomas Lebrun le mardi 20 mai à Pôle Sud s’inscrit dans cette démarche. Actuel directeur du Centre Chorégraphique National de Tour, Thomas Lebrun a créé une pièce intitulée « Trois décennies d’amour cerné » qui retrace l’histoire du Sida. A travers trois solos et un duo, les cinq danseurs retracent les rapports entre homme et amour lorsqu’il est confronté à la maladie : risque, peur, doute et solitude.
Thomas Lebrun explique sa démarche artistique comme une tentative de rendre compte :
« Comment vivre sereinement sa sexualité dans cette vie cernée par la crainte et l’idée de la mort, comment se permettre d’aimer d’un amour cerné ? C’est le corps ici, au cœur des propos que je veux faire parler. Car mieux vaut choisir d’être seul que de prendre des risques. »
Grâce à des bandes sons reprenant des titres ayant marqué le monde depuis les années 1980, cette création permet au spectateur de remonter le temps.
Tournée vers l’espace et le corps, Nouvelles veut montrer qu’il est possible de pratiquer la danse dans des endroits inattendus. Il sera possible d’en faire l’expérience lors de la « journée particulière » qui aura lieu dimanche 25 mai. Durant cette journée consacrée aux performances, les spectateurs seront emmenés en bus à travers l’Alsace : au Frac Alsace, au Musée Würth ou encore au musée de la Folie Marco à Barr. Cette année, cette journée sera consacrée à la rencontre entre plasticiens et chorégraphes, qui grâce à leur collaboration, livreront leur vision de l’image, du corps et de son espace.
L’édition 2014 du festival « Nouvelles » sera clôturée par une performance tout à fait singulière. Le groupe de danseurs Willi Dorner a pour habitude d’investir les rues en prenant part à leur architecture, et en faisant corps avec ses reliefs. Amassés, en tas, ou cachés dans des interstices, ce groupe autrichien posera ses valises dans les rues de Strasbourg les 29, 30 et 31 mai.
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