Le blogueur « Parlons Y-Stoire » le disait déjà, « Strasbourg, c’est un régal pour les amateurs d’Histoire. » La ville qui a accueilli les Serments de Strasbourg en 842, sorte de proto-traité européen, qui a vu la naissance de l’imprimerie (si si) et qui abrite la plus belle cathédrale de la Chrétienté (oui oui) va héberger du vendredi 16 au dimanche 19 février le premier salon Historia, dédié à l’histoire pour tous, au Palais de la musique et des congrès.
Plus de 130 exposants sont attendus sur 7 000 m², une centaine d’équipes de reconstitutions historiques et une vingtaine de tables-rondes sont programmées… Pour Guillaume Mallaurie, directeur de Sophia Editions et responsable du salon, il s’agit de démontrer que l’Histoire est une matière vivante :
« L’Histoire est une fête et nous appartient à tous. Avec ce salon, nous voulons réunir toutes les approches vivantes de l’Histoire, qu’elle soit étudiée bien sûr mais également reprise, jouée ou qu’elle serve de décor aux jeux vidéos. Ce sont par ces canaux qu’on décrypte l’Histoire aujourd’hui. Prenez les youtubeurs historiques, ils sont nombreux et plein de talents, ils sont les Alain Decaux d’aujourd’hui. »
Le teaser du festival
Quant à savoir si l’utilisation de l’Histoire à des fins récréatives nuirait à sa bonne connaissance, Guillaume Mallaurie balaie la remarque :
« Les reconstituteurs d’aujourd’hui apportent des trésors aux historiens grâce à leur expertise du réel… Alexandre Dumas a placé ses romans dans l’Histoire et ça ne l’a pas empêché de s’arranger avec les faits… Le résultat est qu’il a amené des générations de lecteurs à s’intéresser aux périodes qu’il a mises en scène. L’important est que chacun puisse questionner son rapport à l’Histoire et ce salon va permettre de poser, ou reposer, des points d’intérêts. »
Johannes Gensfleich aka Gutenberg comme parrain
Le festival surfe sur la célébration des 550 ans de la mort de Johannes Gensfleich, plus connu sous le nom de Gutenberg, et a fait de l’inventeur de l’imprimerie le parrain de cette première édition. L’entrepreneur rhénan sera le sujet d’une rencontre avec Franck Ferrand (Europe 1) vendredi à 19h30, et d’un débat le samedi à 12h45 avec l’historien Georges Bischoff, les journalistes François Raynaert, Laurent Joffrin et Laurent Laborie (voir le programme complet en bas de page). Dimanche à 11h45, le festival projettera également un documentaire en avant-première, « Gutenberg, l’inventeur visionnaire. »
En outre, le festival propose plusieurs immersions, dans une rue des années 40 par exemple avec son café, son garage, sa sellerie… dans un estaminet de 1914 ou carrément en réalité virtuelle dans un salon dédié. Les jeux vidéos sont utilisés pour se connecter à l’Histoire, avec en démonstration Total War Arenas (des simulations de batailles) et World of Tanks (un jeu d’arcade où chaque joueur pilote un blindé de la seconde guerre mondiale).
Autre rendez-vous à noter, le procès de Bonaparte en Égypte avec le général strasbourgeois Kléber en grand témoin, par la fédération française de débat et d’éloquence avec les étudiants de Sciences-Po.
Des stars sont aussi annoncées : Jean-François Kahn, Jean Lebrun (France Inter), Stéphane Bern… Mais Guillaume Mallaurie est surtout fier d’avoir invité Alberto Angela, la star italienne du documentaire historique. Chacun des numéros de son émission sur la Rai Uno est un carton d’audience. Il sera présent vendredi à 18h pour présenter son film sur Pompéi.
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