Le joyeux collectif du Giboul’Off a donc choisit le thème du « péplum » cette année, et l’on imagine déjà tout ce que cette thématique peut engendrer de décapant en étant passée à la moulinette du festival. « On voulait un truc orgiaque, décadent, – et du même coup la chute de l’Empire [rires]… C’est dans l’air du temps », affirme Anne Chabert.
Si la totalité du programme n’est pas encore totalement définie, on peut néanmoins dores et déjà aller sur le site et sur le compte facebook du festival pour se tenir à jour. Les tarifs d’accès pour les soirées continuent à défier toute concurrence (entre 5 et 7 €, entrée libre pour les moins de 12 ans) et tout ce qui se passe en extérieur est gratuit. Et il s’en passe beaucoup!
« Ambiance gladiateurs »
Le Giboul’Off cru 2016 apporte avec lui son lot de nouveautés. L’on connaissait par exemple des années antérieures l’Apéropéra, moment d’apéritif lyrique et décalé, qui revient cette année. A celui-ci s’ajoutent les Jeux apérolympiques, en extérieur cette fois, accessibles aux petits et aux grands.
Il va y avoir des courses de chars grandeur nature le samedi, ce qui va être très amusant. Tout le monde, -enfin les adultes-, sera invité à participer : nous fournirons des casques. Ce sera une vraie course de chars pour les plus courageux, et les autres pourront toujours regarder [rires]. Nous organiserons aussi des combats de marionnettes sur table, ambiance combats de gladiateurs miniatures, ainsi que de grands lancers de menhirs. Il faudra faire des calculs en chiffres romains, des pliages. Faut être honnête : les récompenses des vainqueurs seront des sirops à l’eau ou des bières, et les perdants paieront leur tournée !
Le message est clair. La rue du Ban de la Roche va être prise d’assaut, joyeusement.
En lien avec la Semencerie voisine, le Giboul’Off va aussi organiser une « grande vente aux enchères » : l’occasion de découvrir les trésors inattendus du chaos (très) organisé de la Semencerie.
Nous ouvrons exceptionnellement une journée de plus que les autres années, le dimanche 24 avril. A la Semencerie, qui est voisine du Molodoï, nous organisons chaque année des moments « Déclic Déclic » ou « des plus petits marchés de Noël », pour faire de la vente d’objets d’artistes. Comme la Semencerie est menacée de fermeture nous allons faire un « Déclic Déclin » : c’est le vide grenier des artistes, suivi d’une grande vente aux enchères bien décalée à la fin.
Spectacles : cirque, marionnettes et théâtre d’objets
Le Giboul’Off reste avant tout un festival de spectacles, qui se concentre beaucoup autour de la marionnette et des compagnies locales, – mais pas que! Chaque année le festival s’ouvre à des compagnies venues de plus loin, pour leur faire une petite place avec les moyens du bord. C’est ainsi que cette année, le festival accueille Joanna Bassi, digne héritière de la tradition du cirque et du clown en particulier, qu’elle fait partager d’une façon intime et singulière.
Joanna Bassi vient d’une grande famille de clowns. Ce qu’elle propose est une espèce de conférence, de visite autour de ce qu’est le clown au sein du cirque et ailleurs. Elle a retrouvé une archive qui date des frères Lumière où on voit son arrière-grand-oncle qui est filmé en tant que clown. Il y a tout l’innocence des premiers films : on ne sait pas comment se poser à cette époque-là devant les photos ou les films… Comme nous accueillons le samedi les ados de Graine de cirque qui proposent un petit spectacle d’acrobaties autour du thème « péplum », j’espère qu’ils pourront aussi voir Joanna parce qu’elle est leur aînée. Si la transmission se fait c’est super. Voilà en tout cas un spectacle à partager en famille, vraiment tout public, pour une petite jauge de 20 personnes – mais il sera joué plusieurs fois.
Impossible de décrire en détails tous les spectacles qui seront proposés pendant la programmation, d’autant que celle-ci est encore en cours d’élaboration à ce jour… A noter tout de même le spectacle infiniment poétique et tout public de la Compagnie Tricoteries et compagnie (cf. vidéo ci-dessous), qui se construit à partir de bulles de savon.
Et le coup de coeur d’Anne Chabert, pour la lorraine Compagnie Moi je tout seul :
C’est l’univers d’Hara Kiri en marionnettes. Festif et drôle!
Anne Chabert elle-même présente son spectacle Infiniment Alice : un spectacle conçu pour le jeune public, qui explore le monde de l’infiniment petit en questionnant les perceptions et les ressentis.
C’est un magnifique spectacle autour de la physique quantique [rires] : je dis ça parce que je sais que parfois la science fait peur. Le but c’est de s’adresser aux plus jeunes, et d’attraper leurs parents au passage, pour voyager dans l’univers de l’infiniment petit et arriver jusqu’à l’atome. C’est traduire un univers multiple, où on ne peut pas tout embrasser d’un coup : un univers foisonnant où nous travaillons sur la transformation entre l’objet et l’image. C’est à partir de 6 ans.
Et de la musique!
Que serait le Giboul’Off sans les concerts des soirées festives? Djitane revient donc cette année avec un spectacle d’ombres mais aussi de mix des balkans. La fanfare du Duna Orkestar sera présente aussi, comme de bien entendu : pas de Giboul’Off sans fanfare.
Le groupe de math rock 100 % chevalier (vidéo ci-dessus) retrouvera aussi les murs du Molodoï pour faire entendre ses rythmes noisy. La découverte du festival se situe probablement du côté de Camicela, une jeune femme qui propose un solo de violoncelle déjanté.
C’est une nénette qui fait un truc en solo, très barré et très rock’n’roll. Elle a une personnalité incroyable. Elle a travaillé avec chapelier fou.
La soirée du samedi se terminera par un DJ set de Lord Cumbia, pour faire la fête jusqu’au bout de la nuit.
Un univers à re-découvrir
Pour les lecteurs qui ne seraient pas des familiers du Giboul’Off, on ne peut que leur conseiller chaudement d’aller goûter, seul, avec des amis ou en famille, à cette ambiance si particulière et unique en son genre… Pour ceux qui connaissent déjà, qu’ils sachent seulement que cet article n’est qu’un petit avant-goût de ce qui se prépare. Il est à noter aussi que les associations du quartier gare seront présentes pendant la journée du dimanche, pour rencontrer les festivaliers. En conclusion :
« Il ne faut rien rater du tout ! Poésie maximum ou rock’n’roll maximum : entre les deux nous n’avons pas trop de nuances… [rires] »
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