20 ans, c’est la folle fougue d’une jeunesse encore insouciante et casse-cou, prête à tous les excès sans encore la conscience du risque ni temps qui fuit. A 20 ans, tout est cool, tout est beau, tout est simple et c’est tant mieux ! Avec les 20 ans de Décibulles, tous les festivaliers auront 20 piges, les plus jeunes se projetteront dans un univers tout juste adulte et les plus vieux prendront assurément plaisir à se vautrer dans les plaisirs de cet âge débridé. Et pour l’occasion, Décibulles va faire mousser les esprits et bouillonner les sens avec une affiche alléchante et festive en 18 concerts et 9 événements joliment baptisés « Arts de rue & Impromptus musicaux » répartis sur le week-end du 12 au 14 juillet dans le bel écrin de la vallée de Villé.
Vendredi 12 juillet : Reggae superstar(s)
L’un s’appelle Seydou Koné, l’autre Patrice Bart-Williams, alias Alpha Blondy et Patrice. Même si la carrière du premier reste incomparable, le parcours du second n’en est pas moins admirable. Ces deux superstars du reggae viendront donc enflammer la première soirée « décibullienne » entre 21h30 et environ 0h30. Juste auparavant, d’autres mythes du reggae roots jamaïcain monteront sur scène : Una, Peetah, Gramps, Lukes et Mojo de Morgan Heritage, cinq des très nombreux enfants du légendaire Denroy Morgan.
Connus et encensés, entre autres, pour ce titre Don’t Haffi Dread (issu de l’album éponyme en 1999), les Morgan Heritage sont de retour avec un nouveau disque, The Return :
Autre ambiance, beaucoup plus frénétique en toute fin d’après-midi, avec les trois gars de Maniacx, présentés comme les cousins français des Beastie Boys, tout en fusion hip hop et rock. L’atmosphère sera bien plus hypnotique et épileptique avec le set de clôture de ce vendredi, signé des Néerlandais surexcités de Dope D.O.D., véritables orfèvres d’un hip hop survitaminé à grands renforts d’arrangements électro, de boucles hardcore et de basses surpuissantes qui avaient fait le succès du combo grâce au buzz généré par leur single What Happened, publié en 2011 peu avant un premier album décapant, violent et abrasif, Branded.
Aujourd’hui, Dope D.O.D. Revient avec Da Roach, une production ultra-efficace à nouveau bien malsaine, oppressante et percutante et qui devrait lâcher la sauce en live, à l’image de Rocket, capté lors de l’actuelle tournée :
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Samedi 13 juillet : Débauche rock et folie punk
La soirée débutera sur les chapeaux de roue avec le rock débridé tendance stoner des bêtes de scène belges que sont les Triggerfinger (Ruben Block, Mario Goossens, Paul van Bruystegem), réputés pour leurs prestations live enlevées, sur les plus grandes scènes des plus grands festivals européens (Les Vieilles Charrues en 2012, Rock im Park, Rock am Ring, Main Square, etc) et notamment au Rock Werchter en 2011 :
Triggerfinger sait aussi faire montre de délicatesse mélodique, et c’est d’ailleurs sa reprise très douce de I Follow Rivers de la Suédoise Lykke Li qui avait créé la sensation l’an dernier et contribué plus encore à la renommée du trio. Viendra ensuite l’heure de retrouver un autre Belge, bien plus à vif et à fleur de peau que les Anversois : Arno. Avec le « Tom Waits d’Ostende », 64 ans et un douzième album studio (Future Vintage) au compteur, c’est la garantie d’un concert toujours surprenant et riche en émotions et en puissance scénique.
Dans un autre style, toujours efficace malgré 19 années d’une carrière invariablement ancrée dans la contestation et le militantisme anar, les Madrilènes de Ska-P mettent toujours autant le feu avec leurs hymnes pyromanes nés des convictions de Pulpul, Kogote et Julio :
La soirée prendra ensuite un tour électro avec un final autour du show scénique et visuel du touche-à-tout Etienne de Crécy qui tourne toujours avec son impressionnant projet Beats’n’Cubes, juste après la prestation sous acide du tandem franc-comtois Carbon Airways, les ados Enguérand et Eléonore Fernese, déjà programmés en à peine deux ans aux Transmusicales de Rennes, aux Eurockéennes de Belfort, à l’Ultra Music Festival de Miami et prochainement en première partie d’Indochine pour quelques dates de tournée. Excusez du peu !
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Dimanche 14 juillet : Faire la fête en chansons
Avec Imany, la chanson prend des accents soul et bluesy, et renvoie surtout à l’univers chaud et cotonneux des modèles de l’ex-mannequin française, Tracy Chapman et Lauryn Hill. Son tube, You Will Never Know, sorti en 2011 sur son unique album The Shape Of a Broken Heart, en est une illustration probante. Ce trio, en revanche, décline plutôt son univers aux fragrances d’une pop-folk à la fois tripale, enjouée et torturée.
Elles, ce sont Theodore, Paul & Gabriel, trois Parisiennes aux airs de dandy androgyne prises sous son aile par l’écurie Inrocks qui place en orbite leur bel album Please her Please him porté, notamment, par Taxi Driver et The Silent Veil :
Deluxe, en fin d’après-midi, apportera une touche électro-groove à cette ultime journée de festival, via des balades en terres jazzy, funky et hip hop. Le sympathique barnum québécois des Cowboys Fringants, avec ses guitares, violons, accordéons, mandoline, harmonica, piano, flûte, kazoo, etc, distillera ensuite sa douce poésie à travers, notamment, l’une de ses compositions les plus emblématiques :
Et après cet ultime concert des Cowboys Fringants, ce sont des acrobates qui refermeront cette 20è édition de Décibulles. Tambours-majors en chair et en os et trapézistes de la Compagnie Transe Express survoleront la foule pour un spectacle aérien spécialement présent pour l’anniversaire du festival.
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A noter encore que tout au long des trois journées du vendredi, samedi et dimanche, concerts impromptus et représentations d’arts de rue viendront remplir et animer les temps morts du programme officiel grâce au MC Déambulatoire américain Ancient Mith, à la fanfare en dentelles et rangers Miss Trash, au crieur public de la compagnie Ministère des Rapports Humains, au one-man band Gregaldur avec guitare, synthé et sampleur, à la compagnie de théâtre d’Outre-Rue, au groupe de math-rock Pauwels, au solo burlesque de Reverbere et à l’univers pop de Piano-Chat. Enfin, comme nombre de festival, Décibulles donne aussi sa chance aux vainqueurs de son tremplin dont les lauréats 2013 sont The Last Target (rock garage), The Walk (rock) et Ernest (chanson française). Chaque formation assurera le premier concert de chacune des trois journées, The Last Target le vendredi, The Walk le samedi et Ernest le dimanche.
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