Pour les deux grosses soirées de réjouissances sonores – les deux premières –, c’est au Molodoï que cela se passe. Aux manettes, une association qui contribue depuis bien des années à l’animation musicale de Strasbourg avec des concerts Do It Yourself toujours bien remuants : DCT alias Dream Comes True. Et pour finir le mois d’octobre en beauté acoustique, DCT propose le DCT Autumn Fest 2013 – dans la lignée du DCT Fest 2013 du début de l’été, marqué, entre autres, par du post-rock et du noise allemands, du punk lyonnais, du hardcore bisontin, de l’indie-folk milanais et par la projection de l’excellent documentaire Noise & Resistance de Francesca Araiza Andrade et Julia Ostertag sur les mouvements alternatifs et autonomes).
A l’affiche du mercredi 30 octobre se côtoieront deux formations de Besançon – le post-punk de Dead Ramones et le punk glaciaire de Rougeot Youth – tandis que le haut de l’affiche sera assuré par les Californiens déjantés de Negative Standards :
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Le lendemain, toujours au Molodoï, changement d’ambiance, en apparence seulement, avec les Belges de Mont-Doré dont le dernier EP Escalades laisserait initialement croire à une atmosphère apaisée. D’autant que la formation bruxelloise se définit ainsi : « Notre seule quête, c’est de chercher notre propre point de vue. En fabriquant une douce tension, une douce violence, avec des cris profonds mais somme toute reposants ».
Mais Mont-Doré s’inscrit dans la continuité de la première soirée du festival, accompagné par des Allemands énergiques de Leipzig, les Tiger Magic, à la guitare tendue, à la batterie énervée mais au rythme résolument plus rock comme en atteste leur dernier album en date Crush on You, audible ici. Démonstration en live avec cette performance emo-screamo bien parlante, qui rappellerait – à la comparaison des qualités vocales – quelques passages du Cherry Bomb des Runaways (en 1976), avec Cherie Currie au chant et Joan Jett à la guitare :
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Le même soir – le jeudi 31 octobre –, la galerie Stimultania proposera un concert de l’association Komakino avec les Grenoblois de RIEN dont le rock instrumental sera une bonne entrée en matière avant un déplacement plus tardif vers le Molodoï. Avec RIEN, on entre dans un univers apaisé de machines qui ne renient toutefois pas leur filiation avec la branche krautrock bien connue des amateurs de Kraftwerk (l’un des morceaux s’intitule justement Autobahn Love). Et pourtant, tout n’est pas que synthés et rythmes électroniques vintage puisque les guitares saturent à tel point que s’installe une agréable ambiance post-rock qui n’est pas sans évoquer du Mogwai germano-hispanisant. Bref, un mélange atypique qui devrait cadrer parfaitement avec l’écrin Stimultania.
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Toujours à Stimultania, et toujours avec Komakino, huit jours se seront écoulés avant une double affiche math-rock et hip hop. Le 8 novembre, la galerie vibrera aux distorsions expérimentales et pêchues de Papaye, héritier entre autres de Pneu et de Deerhoof (voir ici un extrait d’un live récent à la Flèche d’Or de Paris), avant la furie du jeune MC et producteur texan BLACKIE, facteur d’un hip hop teinté de punk hardcore qui en fait aujourd’hui le grand héraut du thrash rap, flow éraillé, beats surpuissants et fracassants à la clé :
D’aucuns présentent même BLACKIE comme « un ovni sonore, jouissif et revendicatif comme on ne l’avait pas entendu depuis Public Enemy ou les pionniers du rap industriel Dälek ». Enfin, le samedi 9 novembre, direction le Grillen de Colmar pour une soirée co-organisée par le label Press Eject And Give Me tape et l’association Hiéro Colmar avec une affiche alsacienne des plus séduisantes – 100% Chevalier, Pauwels, Oak et Into the Tide – parrainée par les incontournables punks néerlandais The Ex que Rue89 Strasbourg vous avait déjà présentés à l’occasion de leur venue strasbourgeoise au printemps 2012.
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