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Festival : 25 ans en grande pompe pour les Eurockéennes de Belfort

Déjà un quart de siècle au compteur et le succès ne se dément pas. Bien au contraire. Au fil des ans, les Eurocks sont devenues un rendez-vous immanquable du début de l’été. Suggestions ciblées, subjectives et assumées pour cette 25è édition anniversaire.

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Blur

Blur
Les Londoniens de Blur, en exclusivité française, dimanche 7 juillet, sur la grande scène des Eurocks (Doc. remis)

1989-2013. Les Eurocks sont adultes, ancrées dans le paysage musical français et européen des festivals. Mais pas question de se poser ni de se reposer sur des lauriers tressés depuis de nombreuses années déjà. Car les Eurocks, même si d’aucuns peuvent dénoncer une grosse machinerie dans l’univers des festivals, cherchent à rester authentiques et à coller, tant que faire se peut, à un esprit de défrichage qu’il convient aussi de marier à des (grosses) têtes d’affiche. Et en cela, les programmateurs et la direction artistique trouvent plutôt l’équilibre et tirent même leur épingle du jeu.

Évidemment, avec quatre scènes et 74 concerts exceptionnellement programmés en quatre jours cette année, on pourrait n’y voir qu’une machine à cash bien rodée qui mise uniquement sur sa notoriété. Mais les Eurocks, c’est aussi et surtout un esprit, diffusé sur l’ensemble de ce territoire de musiques (comme le rappelle d’ailleurs le nom de l’association productrice du festival, Territoire de Musiques) qu’est la presqu’île du Malsaucy, avec ses plans d’eau et sa zone naturelle protégée, délicieusement agréables en conditions estivales et un peu plus boueux mais non moins sympathiques lorsque les ondées s’en mêlent.

Au fil des éditions, les Eurocks, initialement baptisées Le Ballon pour leur première édition en 1989, ont su fidéliser le public du grand Est et même au-delà, attirant environ 10 000 spectateurs il y a 24 ans pour plafonner à environ 100 000 actuellement. Avec, bien souvent des affiches alléchantes, qui virent défiler, entre autres, les Pixies, Dylan, Morrissey, Lou Reed, Noir Désir, Pigalle, Sonic Youth, The Cure, Bowie, Page & Plant, Oasis, RATM, Radiohead, Metallica, Slayer, Muse, NIN, QOTSA, Daft Punk, The Strokes, Mogwai, Jay-Z, Kanye West ou encore Blur (de retour cette année en immense tête de pont de la dernière soirée, le dimanche 7 juillet). 2013 ne dérogera donc pas à cette cascade d’artistes dont voici une sélection pour votre long week-end musical du 4 au 7 juillet.

Jeudi 4 juillet

Outre les fédérateurs Jamiroquai, Matthieu Chedid, Wax Tailor et autre Asaf Avidan ou Alt-J (les rockeurs de Leeds toujours portés par leur immense succès de 2012), assurément détonants, sympathiques et agréables en live, il serait bien dommage de manquer le passage du jeune New-Yorkais Joey Bada$$, présenté comme « le fils prodig(u)e du rap » de Big Apple. A seulement 18 ans, ce gamin de Brooklyn a déjà sorti deux mixtapes (dont l’excellent et chaleureux 1999) avec son collectif Pro Era et s’était surtout fait remarquer il y a presque trois ans par de solides et bluffantes performances de freestyle qui n’avaient pas laissé de marbre le producteur de Big K.R.I.T. et Smoke DZA. Et aujourd’hui, excusez du peu, le lycéen Joey Bada$$ se fait inviter par A$AP Rocky ( à l’affiche le samedi 6 juillet) pour un featuring sur son album et prépare son premier long format avec d’illustres aînés comme DJ Premier ou Q-Tip (ex-A Tribe Called Quest). Joey Bada$$ se produira donc au clair de lune sur la scène de la plage, de 22h30 à 23h15 :

Dans un style blues-rock bien abrasif, la grande scène accueillera Gary Clark Jr, fils spirituel de Clapton et des Rolling Stones, dont le jeu de guitare conduisent certains aficionados à la comparaison avec Jimi Hendrix. Excessif peut-être. Toujours est-il que le Texan même pas trentenaire tient bien une scène, au point que des pointures comme BB King, Buddy Guy, John Mayer, Jeff Beck, ZZ Top et Dave Matthews Band n’ont pas hésité à l’inviter à leurs côtés :

Et puis en guise d’apéritif, en toute fin d’après-midi, direction la scène de l’esplanade Green Room pour le rock à réverb quelque peu torturé des Skaters (sympathique pour buller au soleil et reprendre des forces avant de s’immerger dans la folle soirée à venir) ou, pour les amateurs de surprenante électro à la française, accompagnez la Tourangelle Mesparrow dans ses expérimentations synthétiques et vocales (au club Loggia).

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Vendredi 5 juillet

Amateurs de rockeuses énervées, bien thrash et ultra-sexy, réservez une demi-heure pour Deap Vally. La blonde Lindsey, qui chante et qui gratte, et la rousse incendiaire Julia qui frappe et tabasse rageusement. Sur le fond, rien de bien original avec ce combo guitare-batterie (The White Stripes, The Kills) mais sur la forme, ça vaut assurément le détour, histoire de se défouler sous le soleil, au bord de l’eau (de 17h30 à 18h sur la scène de la plage) :

Autre style à présent, avec le hip hop de cette armoire à glace imposante à la barbe rousse. Voici Action Bronson, auteur d’un rap East Coast du Queens bien balancé. Arian Asllani, toutefois, n’a pas toujours baigné dans ce milieu au verbe affûté puisque ce sont plutôt ses couteaux qu’il passait du temps à aiguiser dans ses cuisines de chef cuistot renommé.

Au rayon « ours brun mal léché » tendance country-soul, voici un autre phénomène : Matthew E. White, avec son look improbable mais un son renversant qui rappelle la sérénité pastorale de Lambchop. Et pour rester dans une mouvance hip hop toujours de qualité aux Eurocks, il faudra compter avec une autre forte tête du rap, pote de A$AP Rocky tout comme Joey Bada$$, le fiévreux Danny Brown.

Si vous êtes amateurs de sons californiens, qu’ils soient punk-rock gentillet mais non moins remuant et bruyant (Fidlar), rock à guitares ténébreux (Beware of Darkness) ou hardcore à visée nucléaire (Trash Talk), vous trouverez assurément votre bonheur avant de rallier l’univers des Kinois d’Okwess International menés par Jupiter et qui rappelleront forcément à certains festivaliers l’aventure du Staff Benda Bilili, présents aux Eurocks il y a quelques années :

L’affiche de vendredi réunira aussi, entre autres, Smashing Pumpkins, Woodkid, Archive, Airbourne, Skip The Use et Gesaffelstein.

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Samedi 6 juillet

Grosses claques électro en perspective tout au long de cette journée de samedi avec la fameuse French Touch à la manœuvre via le set très attendu de Kavinsky, les passages hypnotiques de Busy P ou Cassius et les remixes incendiaires de Jackson and his Computer Band. Mais outre les beats et les machines, les sensations pourraient émaner de bidouillages pop et d’accords bien rock de guitare, à l’image de ce que produisent ces très jeunes Irlandais excités – The Strypes – qui devraient à coup sûr retenir l’attention en pleine après-midi sur la scène de la Green Room :

Avant d’expédier le dîner, laissez-vous mettre en appétit par les obscurs mais non moins excellents hérauts français d’une cold wave jouissive et glaçante. Ils s’appellent Von Pariahs mais ne manqueront pas de fédérer tous les curieux téméraires qui auront cheminé jusqu’à la Loggia :

Dans la foulée, courez goûter le cocktail addictif Is Tropical, véritable bombe électro-rock qui déclenchera peut-être une tempête dévastatrice sur le Malsaucy, tout comme les vétérans du grunge rock Jay Mascis, Lou Barlow et Murph, de retour avec leur préhistorique Dinosaur Jr toujours aussi efficace 29 ans après sa naissance.

Et puis au milieu de la nuit, à la Loggia, il ne faudra absolument pas zapper le génie pop qu’est le Canadien Rich Aucoin, artisan d’une musique rafraichissante et exaltante qui n’est évidemment pas sans rappeler Arcade Fire ou Of Montreal mais qui fait toujours autant de bien :

Entre autres réjouissances, l’affiche du samedi rassemble Phoenix, Two Door Cinema Club, Kery James, Black Rebel Motorcycle Club, Lou Doillon, Mykki Blanco et Matisyahu et son étonnant reggae-ragga hassidique.

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Dimanche 7 juillet

Pour refermer cette 25è édition des Eurocks, un immanquable, un incontournable qui s’écrit en quatre lettres : Blur. Les Londoniens, autour de Damon Albarn et Graham Coxon, ont le statut de légendes vivantes de la britpop, avec sept albums au compteur et le même âge que le festival qui les accueille en exclusivité française, en plus de quelques dates européennes à Werchter, au Paléo Festival de Nyon, à Milan ou au Sziget. Le dernier disque de Blur, Think Tank, date de 2003, les rumeurs bruissent depuis l’an dernier sur la possible prochaine sortie d’un nouvel opus, mais rien ne filtre ni ne se concrétise, même si les Anglais avaient une nouvelle fois fait montre de leur talent scénique en 2012 à Hyde Park en clôture des JO de Londres :

Le retour de Blur et le florilège de tubes qui s’abattra sur la grande scène durant 1h30 ne devra toutefois pas éclipser la présence de quelques autres pointures magistrales de la programmation de ces Eurocks : Skunk Anansie, Mass Hysteria, The Vaccines, Tame Impala, Neurosis, Keny Arkana ou encore My Bloody Valentine qui signe en 2013 son grand retour dans les bacs, avec un troisième album, MBV – qui était devenu une légende urbaine bien plus qu’une réalité – et sur scène avec cette date exclusive en France sur les planches de la Green Room.

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