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Face aux pro-GCO, Roland Ries s’est senti « un peu seul »

Six mois après le retrait de Vinci, le monde économique favorable à la réalisation du Grand contournement ouest de Strasbourg ne désarme pas. Sa cible privilégiée : Roland Ries, maire de Strasbourg et proche du gouvernement, qu’il s’agit de rallier au plus vite. Le sénateur-maire PS, qui a toujours affirmé être contre le GCO, dit aujourd’hui se sentir parfois « un peu seul » pour tenir cette position.

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Face aux pro-GCO, Roland Ries s’est senti « un peu seul »

Roland Ries, maire de Strasbourg, à la CUS (Photo Pascal Bastien)

Le 7 novembre, Roland Ries, maire de Strasbourg, et Jacques Bigot, président de la CUS, rencontraient le ministre délégué aux transports Frédéric Cuvillier pour faire le point sur le dossier du Grand contournement oueest (GCO). Lors de cette rencontre à Paris, les représentants institutionnels du monde économique, Jean-Luc Heimburger, président de la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) de Strasbourg et du Bas-Rhin, et Laurent Weinstein, vice-président de la chambre des métiers du Bas-Rhin, les accompagnaient. Aucun représentant du collectif « GCO Non merci » n’était en revanche de la partie.

Roland Ries s’en explique :

« J’avais promis d’organiser cette rencontre entre le ministre et le monde socio-économique, il n’était pas question d’inviter le ban et l’arrière-ban… »

Ries pris entre deux feux

Les membres du collectif apprécieront. Il n’empêche, Roland Ries s’est mis lui-même dans une situation compliquée. Officiellement non-interventionniste dans le dossier du GCO, cette autoroute à péage de 27 kilomètres dessinée il y a 30 ans pour contourner Strasbourg, le sénateur-maire de la capitale alsacienne n’en est pas moins sollicité de toutes parts sur cette question.

Par la CCI d’un côté, qui s’est faite le chantre de la cause pro-autoroute et « ne s’arrêtera pas » tant que l’ouvrage ne sera pas inauguré, par le collectif « GCO Non merci » de l’autre, qui souhaiterait que l’édile prenne une position anti-GCO plus tranchée. Roland Ries est mal à l’aise dans cette position d’arbitre et de passeurs de plats :

« Je ne regrette pas de ne pas être devenu ministre, mais parce qu’il n’y a pas de ministre alsacien, beaucoup passent par moi pour avoir un rendez-vous dans les cabinets des ministères. Et sur le GCO, je me suis senti un peu seul quand la CCI a sorti sa plaquette à la rentrée… »

Il tempère, évoquant les prises de positions récentes de maires du Kochersberg dans les DNA :

« Aujourd’hui, le débat est rééquilibré. »

Son cabinet indique par ailleurs :

« Pour le maire de Strasbourg, le sujet de préoccupation majeur rattaché au dossier du GCO concerne l’accessibilité de la ville. Il est également utile de préciser que la question du transit international ou régional ne relève pas de la compétence de la ville et de l’agglomération strasbourgeoise. (…)

Ce dossier doit être traité sans dogme et doit se baser sur des chiffres précis. L’actualisation des chiffres est nécessaire et l’étude en cours permettra de prendre des décisions sur des bases objectives acceptées par tous les partenaires. La question du financement des infrastructures nécessaires au désenclavement de Strasbourg, dans un contexte financier difficile restera également à traiter le moment venu. »

Un audit dans (peut-être) 4 mois

De nouveaux chiffres donc. Le 7 novembre, le ministre s’est prononcé en faveur d’un audit public à mener dans les quatre mois. Un délai qui risque fort de ne pas être tenu. Marc Hoeltzel, directeur régional de l’environnement, de l’aménagement et du logement (DREAL Alsace), confirme :

« Un inspecteur général du CGEDD (conseil général de l’environnement et du développement durable) va bientôt être nommé. Il devra effectuer un audit de la situation et étudier les options pour régler ce problème de congestion de l’A35. L’annulation ou non de la DUP [ndlr : déclaration d’utilité publique du GCO qui court jusqu’en 2018] ne figure pas dans sa lettre de mission. »

L’Etat, dernier espoir des anti-GCO

Les associations de protection de l’environnement, au premier rang desquelles Alsace nature, membre du collectif « GCO Non merci », « attendent beaucoup de cet audit ». Maurice Wintz, président régional de l’association, note à ce sujet :

« Le GCO n’est pas de la compétence de la communauté urbaine de Strasbourg. Le conseil général du Bas-Rhin et la région Alsace n’ont pas intérêt à travailler sur des solutions alternatives puisque ces collectivités sont pour le GCO. Donc c’est à l’Etat de prendre l’initiative et de remettre tout à plat. »

Alsace nature a par ailleurs demandé une entrevue avec Frédéric Cuvillier, qui n’a toujours pas donné suite.

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