Au final, le campement continue d’exister place de l’Étoile malgré l’ouverture du gymnase. De nombreux migrants dont les procédures sont arrivées à échéance et qui ne bénéficient plus de titres de séjour craignent trop l’intervention de la police pour se rendre au gymnase ou dans un centre de l’État.
Les services sociaux expliquent que les personnes abritées au gymnase auront un repas dès ce soir et qu’ils peuvent rester pour quelques jours seulement.
Les services sociaux sont arrivés sur place. Des personnes sans-abri craignent pour certaines d’être dirigées ensuite vers le centre d’hébergement de l’État à Bouxwiller. D’autres, primo-demandeurs d’asile, se réjouissent car elles pourraient y trouver un logement, au moins le temps que durera le traitement de leur dossier.
Des militants d’aide aux réfugiés sont arrivés sur place. Certains craignent que cette mise à l’abri permette à la préfecture de renvoyer ceux qui n’ont pas de titre de séjour vers leur pays d’origine.
Sur place, toujours pas de CCAS ni de police municipale mais Tonio Gomez, du collectif « D’ailleurs nous sommes d’ici » est présent :
« Est-ce que ce gymnase va servir à trier les migrants pour les envoyer vers des centres d’aide au retour ? On ne veut pas de ça. La préfecture supprime 1 000 places d’hébergement d’urgence pour provoquer cette situation. On demandait que ces personnes soient protégées de la police aux frontières par la Ville de Strasbourg, qui est une municipalité de gauche. »
Demain, une manifestation est prévue, en soutien aux personnes installées sur ce camp de la place de l’Étoile. Les organisateurs ont annoncé son maintien.
La Protection civile précise que le gymnase a une capacité d’accueil d’une centaine de places, avec un espace familles, un autre pour les femmes seules et un dernier pour les hommes seuls. Le camp de la place de l’Étoile compte une centaine d’occupants, il peut y avoir entre deux et trois fois plus de personnes sans-abri dans la ville.
Sur l’action de l’État, qui a reporté l’inaction publique sur le camp de l’Étoile sur la Ville de Strasbourg, Jeanne Barséghian a précisé :
« Il y avait un désaccord sur les modalités d’évacuation. Nous l’avons résolu lors de réunions hier et avant-hier pour arriver à la situation d’aujourd’hui, où nous proposons aux personnes de se protéger puis aux services de l’État de les prendre en charge. Mais évidemment, ce sera la politique du gouvernement actuel qui s’appliquera aux personnes prises en charge par l’État… »
Jeanne Barseghian :
« On sait que les températures baissent, il y a de plus en plus d’humidité place de l’Étoile et la situation ne va pas s’arranger. Il y a des enfants et des personnes malades dans ce camp, il était impensable que ces personnes passent une nuit de plus dehors. Lors d’une réunion avec la préfecture de Strasbourg, il a été convenu que l’État pourrait prendre en charge ces personnes la semaine prochaine. Dès lors, j’ai décidé de transformer le gymnase du Heyritz en centre d’accueil temporaire, avec comme opérateur la Protection civile. »
Au camp de l’Étoile, des agents du Centre communal d’action sociale (CCAS) et des policiers municipaux proposent aux personnes sans-abri de rejoindre le gymnase. Les personnes qui ne voudraient pas partir de la place de l’Étoile peuvent y rester. La municipalité précise qu’il ne s’agit pas d’une « évacuation » du camp.
Le gymnase pourrait permettre la mise à l’abri d’autres personnes sans-abri, s’il reste de la place, indique la maire Jeanne Barseghian.
Selon la Ville de Strasbourg, la préfecture du Bas-Rhin pourrait prendre en charge ces personnes la semaine prochaine, et les repartir dans différents centres d’hébergement, en fonction de leur situation administrative. La préfète du Bas-Rhin, Josiane Chevalier, avait refusé de prendre l’initiative d’évacuer le camp en utilisant la force publique :
Face aux intempéries qui perdurent, la maire de Strasbourg a réquisitionné le gymnase Heyritz pour mettre à l’abri les personnes les plus vulnérables. Jeanne Barseghian a fait cette annonce à l’instant, devant quelques journalistes.
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