Depuis le 1er janvier 2023, les véhicules les plus polluants sont interdits au sein de la zone à faibles émissions mobilité (ZFE) de l’Eurométropole de Strasbourg (EMS). En conséquence, l’EMS a communiqué mardi 13 juin au sujet d’une revalorisation des aides, effective depuis avril 2023, pour permettre aux habitants de se tourner vers des véhicules moins polluants et d’utiliser davantage les transports en commun ou le vélo.
En résumé, l’EMS a revalorisé toutes les aides à la mobilité de 500 euros. Parmi elles, deux aides à la conversion : une pour les professionnels et une pour les particuliers, pour leur permettre de racheter une voiture moins polluante. Avant avril 2023, ces aides allaient de 1 500 à 3 500 euros. Désormais, elles sont de 2 000 à 4 000 euros.
Des aides cumulables avec celles de l’État
Il existe trois paliers d’aide au changement de véhicule. Pour un revenu fiscal de référence (RFR) compris entre 14 089 euros et 22 983 euros, il est possible de bénéficier de 2 000 euros au maximum de l’Eurométropole. Pour un RFR compris entre 6 358 euros et 14 089 euros, la somme monte jusqu’à 3 000 euros. Enfin, pour des RFR inférieurs à 6 358 euros, l’EMS donne jusqu’à 4 000 euros.
Selon l’Eurométropole, « 70% des ménages de l’agglomération sont concernés par au moins l’une des trois tranches ». Ces aides sont cumulables avec la prime à la conversion offerte par l’État, qui peut aller jusqu’à 6 000 euros, et à laquelle peut s’ajouter une surprime de 1 000 euros (de l’État également), lorsque le bénéficiaire travaille mais ne réside pas dans une ZFE, et de 3 000 euros maximum lorsque le bénéficiaire réside dans une ZFE. Au maximum, il est donc théoriquement possible d’être aidé à hauteur de 13 000 euros pour un changement de véhicule.
Vendre sa voiture pour bénéficier d’un compte mobilité
Pour inciter aux transports alternatifs, l’EMS propose également un compte mobilité depuis janvier 2022. Pour en bénéficier, il faut vendre sa voiture. Suite à une vente, l’Eurométropole peut verser jusqu’à 2 500 euros pendant trois ans pour l’utilisation du réseau de transports en commun (bus, tram) et financer la location ou l’achat de vélos électriques. L’argent peut aussi être utilisé pour acheter du matériel d’équipement (casque, lumières), ou réparer son vélo.
Cette somme peut également servir à recourir à l’autopartage (mise à disposition de véhicules en location au profit d’usagers pour la durée et la destination de leur choix) puisque l’entreprise d’autopartage Citiz fait partie des partenaires de l’Eurométropole pour le compte mobilité. Le directeur général de Citiz, Jean-François Virot-Daub, explique :
« Il y a toujours des cas où on a besoin d’une voiture pour aller en courses, pour un rendez-vous professionnel ou se rendre à des sorties et des loisirs. Globalement, cela sert à sortir de la ville. »
Le nombre d’utilisateurs de Citiz augmente, « on a ajouté une quinzaine de voitures en novembre 2022, et on pense en rajouter entre dix et vingt cette année dans l’Eurométropole », indique Jean-François Virot-Daub. Actuellement, l’EMS compte presque 300 voitures, dont 200 situées dans Strasbourg.
55 habitants bénéficient déjà d’un compte mobilité
À ce jour, une centaine de dossiers ont été déposés suite à une vente de voiture et 55 habitants bénéficient déjà des prestations proposées. Par exemple, Stéphane Gallardo, enseignant à Strasbourg, bénéficie désormais d’un compte mobilité de 2 000 euros. Il a trois ans pour les utiliser, pour lui, sa femme et ses trois enfants. Ce compte existe sous forme de porte-monnaie numérique : pour s’en servir, il suffit de présenter un QR code lors de l’achat en boutique ou en ligne, puis d’entrer le code PIN associé. La famille en a profité pour prendre un abonnement CTS à l’année, et utiliser l’autopartage avec Citiz, comme l’explique Stéphane Gallardo :
« Quand un de mes enfants a un match dans un village par exemple, le trajet peut être long ou compliqué car il y a moins de possibilités de transports en commun, alors on prend la voiture. Cela nous arrive aussi lorsqu’on veut partir en excursion et se balader. »
« Une fois les 2 000 euros dépensés, on va adapter nos pratiques »
Le père de famille estime qu’il aura utilisé la totalité du compte mobilité « bien avant » qu’il n’arrive à terme, au bout de trois ans :
« Une fois les 2 000 euros dépensés, on va adapter nos pratiques. Je vais faire comme avant et prendre des abonnements mensuels quand j’en aurai besoin. C’est possible que j’utilise moins Citiz. On aimerait bien prendre le train davantage, et je sais qu’il y a des aides de la région mais à cinq, avec l’aller-retour, on ne sera pas forcément gagnants financièrement. Il y a des efforts à faire du côté de la SNCF. Ce n’est pas normal qu’on soit davantage tenté de prendre une voiture que le train. »
Avant de prétendre aux aides, un rendez-vous gratuit, en présentiel ou par téléphone auprès de l’Agence du climat (affiliée à l’Eurométropole) est obligatoire. Il sert à obtenir un diagnostic personnalisé : « On rend un rapport avec des solutions de mobilité et les aides auxquelles les personnes peuvent avoir droit. On présente le coût écologique de chaque mobilité, la fréquence de passage des transports en commun, et les lignes qui passent à proximité », précise l’EMS. Reste que cet effort apparait en contradiction avec la décision de l’Eurométropole d’augmenter le prix des tickets CTS à partir de juillet.
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